Dans une réaction à chaud à la mort d'Oussama Ben Laden, la secrétaire générale, du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, rappelle qu'il était un agent de la CIA. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont elle était l'invitée de la rédaction, elle fait le rapprochement entre cette annonce et la crise aux Etats-Unis liée à l'austérité budgétaire que veut imposer Obama. Selon elle, il a donc besoin de faire diversion. Elle estime que la mort d'Oussama Ben Laden ne va rien modifier ni en Libye, ni en Afghanistan, ni même, ajoute-t-elle, au Pakistan. Elle évoque la grogne qui monte aux Etats-Unis contre le budget d'austérité que veut imposer Obama. Elle fait observer qu'Al Qaïda sera toujours là et que les Etats-Unis ont besoin de cette nébuleuse pour leur politique guerrière. Quant à ce que les Occidentaux appellent «printemps arabe», elle trouve qu'il s'agit d'un concept raciste. Les peuples arabes, dit-elle, sont comme tous les peuples. Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs, ce qui se passe en Tunisie est une vraie révolution. C'est, précise-t-elle, une révolution sociale qui est toujours en marche alors qu'en Egypte, le processus a été contrarié parce que l'armée a pris le pouvoir par l'armée. En Libye, il n'y a pas de révolution, dit-elle, c'est une guerre civile réactionnaire. Le président français, ajoute-t-elle, a besoin d'effet d'annonce, à cause des difficultés liées à la situation dans son pays. Le PT soutient la révolution en Tunisie, elle a posé la nécessité de se débarrasser d'une dictature qui était soumise à l'Union européenne, au FMI et aux grandes puissances. Revenant à la situation en Libye, elle déclare ne soutenir ni Kadhafi ni le Conseil national de transition mais, souligne-t-elle, il ne peut pas y avoir une révolution sous l'égide de l'OTAN. Or, rappelle-t-elle, le peuple libyen est sous les bombes de l'OTAN. Les situations en Tunisie, Syrie, Yémen ou Libye sont différentes. En Syrie, estime-t-elle, il y a des manipulations Elle trouve que la diplomatie algérienne a été lente à réagir après la révolution en Tunisie mais exprime son adhésion à la position principielle officielle contre l'ingérence. La crise du système capitaliste l'amène à lorgner vers nos régions et il a besoin de relancer l'industrie de l'armement. Elle fait remarquer que des pressions s'exercent sur l'Algérie pour changer sa position sur la Libye. A propos de la situation en Algérie, elle considère que le processus qui s'y déroule et qui est puissant met à l'ordre du jour, une véritable révolution sociale. Il y a eu la révolution pour l'émancipation nationale, il y a maintenant une révolution sociale. Cela a commencé, il y a longtemps, par la mobilisation des travailleurs, maintenant c'est toute la société qui bouge. Elle rappelle son soutien aux réformes apportées par les lois de finances complémentaires. Lakhdar A.