Le mollah Dadullah, commandant militaire des talibans, a déclaré qu'Oussama Ben Laden avait planifié et supervisé, en personne, l'attentat qui a fait une vingtaine de morts. Un commandant taliban a affirmé, il y a trois jours, qu'Oussama Ben Laden est à l'origine de l'attentat survenu le 27 février 2007 en Afghanistan devant la base militaire américaine de Bagram, où le vice-président américain était en visite. L'information, vérifiée par des grands journaux arabes spécialisés, comme Al Ahram, daté du mercredi 25 avril 2007. La source talibane a affirmé que, alors que le vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney se trouvait dans le complexe, Ben Laden cherchant un coup d'éclat planétaire, menait lui-même l'opération audacieuse qui avait alors étonné les Américains. Le mollah Dadullah, commandant militaire des talibans, a déclaré que «Ben Laden avait planifié et supervisé l'attentat, qui a fait une vingtaine de morts». Une partie de l'interview a été diffusée sur les chaînes en anglais et en arabe d'Al Jazeera et sur leur site Internet. «Dieu merci, il est en vie. (...) Il a planifié des opérations en Irak et en Afghanistan», a déclaré le chef taliban. «Vous vous souvenez peut-être de l'opération martyre à l'intérieur de la base de Bagram? (...) Il a planifié cette opération et nous a guidés à travers elle.» La déflagration s'était produite à la première grille de sécurité devant la base de Bagram, au nord de Kaboul, tuant une vingtaine de civils afghans, un soldat et un civil américains, et un soldat sud-coréen. Les talibans ont affirmé que l'attaque visait Cheney, qui rencontrait, au même moment, des responsables dans la base. Mais selon les autorités américaines, elle n'a pas menacé la vie du vice-président. En turban noir et en tenue afghane traditionnelle, le mollah Dadullah a été interrogé par le correspondant d'Al Jazeera en Afghanistan dans un lieu non précisé. Al Jazeera comptait diffuser l'intégralité de l'interview, mercredi soir. La chaîne a refusé de donner plus de détails sur les circonstances de l'interview. Les partisans d'Oussama Ben Laden ont célébré, le 10 mars dernier, le 50e anniversaire de leur chef. A grands messages flagorneurs et glorificateurs, ils ont salué «celui qui mit Washington les genoux à terre». Celui que les Etats-Unis ont qualifié d'ennemi public n°1 de l'Occident, a pu certainement prendre connaissance des voeux et prières adressés par ses partisans par l'intermédiaire du Web. Né le 10 mars 1957 à Riyad, il reste l'homme le plus médiatisé du monde depuis cinq ans, mais on ne savait pas, à cette date, si son état de santé lui permettait de déguster pleinement les panégyriques qui avaient envahi les sites islamistes toute la journée. Le dernier enregistrement dans lequel il apparaît date de fin 2004. Oussama Ben Laden s'est manifesté la dernière fois, le 27 décembre 2004, date à laquelle il avait désigné, dans un enregistrement sonore, l'islamiste jordanien Abou Mossab Al Zarkaoui, l'homme le plus recherché d'Irak, comme le «chef d'Al Qaîda en Mésopotamie». Les renseignements français avaient avancé l'idée que celui dont la tête est mise à prix pour 25 millions de dollars par les USA était mort, alors que le FBI, beaucoup plus méfiant, le considérait encore en vie. Deux indices sont venus encore confirmer qu'il est toujours en vie, bien que diminué physiquement et peut-être même très malade. Le premier, et dans un communiqué du Gspc daté du 24 janvier 2007 et signé par «Abou Mossâb Abdelouadoud», il est précisé qu'«après le ralliement du Gspc à l'organisation d'Al Qaîda et après avoir prêté allégeance au lion de l'Islam, Oussama Ben Laden, que Dieu le garde, il était absolument nécessaire que le groupe change de nom pour montrer la véracité de la liaison des moudjahidine en Algérie avec leurs frères d'Al Qaîda (...) Mais nous avons dû consulter cheikh Oussama Ben Laden qui a transmis son ordre et son choix». Le second, plus récent, date de moins de deux mois. Le porte-parole des talibans, le mollah Hayatullah, a confirmé à l'agence Reuters qu'Oussama Ben Laden était «toujours en vie», qu'il en était «sûr à 100%» et que les «chefs de tribus sont en contact permanent avec lui». Il a aussi ajouté que «des unités de combat avaient prié pour lui, ce samedi, et demandé à Dieu de le faire vivre encore longtemps». La dernière «apparition» sur vidéo d'Oussama Ben Laden date de fin 2004, et c'est son adjoint, le médecin égyptien, Ayman al-Zawahiri, qui a pris en main la stratégie de communication de l'organisation Al Qaîda. Cependant, au début juillet 2006, on pouvait entendre un nouvel enregistrement, mais audio, cette fois-ci, du chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, diffusé par la chaîne satellitaire qatarie Al Jazeera, s'en prenant encore aux Etats-Unis, et affirmant que son organisation «garde le droit de les frapper sur leur propre sol, quand elle le jugera opportun». Le chef d'Al Qaîda serait-il en bonne santé? Amoindri ou blessé? Mort, comme l'avaient affirmé certaines sources? Les informations les plus sérieuses en circulation actuellement le donnent pour malade, diminué et ne pouvant plus faire les longs déplacements dans la terre pachtoune. Mais parfois, disponible pour une attaque éclair. Dans le conflit opposant Al Qaîda aux Etats-Unis et à leurs alliés, la guerre des communiqués fait partie de l'arsenal psychologique destiné à affaiblir l'ennemi. «Al Qaîda est toujours, Dieu soit loué, un pôle de la guerre sainte. Son prince, le cheikh Oussama Ben Laden, continue de diriger le djihad», déclarait, récemment, Al Zawahiri, avant d'ajouter: «J'apporte un message de joie à tous les musulmans et tous les moudjahidine: grâce à Dieu, Al Qaîda se répand, s'étend et se renforce.».