Sans grande surprise le Conseil des ministres a approuvé lors de sa réunion tenue avant-hier le projet de loi de finances complémentaire (LFC) pour l'exercice 2011. Comme attendu, ce projet de loi devait consacrer l'ensemble des mesures prises par le gouvernement suite «aux émeutes de l'informel» qui ont secoué le pays durant la première quinzaine du mois de janvier de l'année en cours ainsi que les mesures sociales faisant suite à la vague de grèves et de contestations menée par plusieurs secteurs de l'administration publique. Sans grande surprise le Conseil des ministres a approuvé lors de sa réunion tenue avant-hier le projet de loi de finances complémentaire (LFC) pour l'exercice 2011. Comme attendu, ce projet de loi devait consacrer l'ensemble des mesures prises par le gouvernement suite «aux émeutes de l'informel» qui ont secoué le pays durant la première quinzaine du mois de janvier de l'année en cours ainsi que les mesures sociales faisant suite à la vague de grèves et de contestations menée par plusieurs secteurs de l'administration publique. Premier constat, le projet de loi prévoit une forte hausse des dépenses publiques avoisinant les 25%. Ainsi et selon ce projet de loi, le gouvernement devra dépenser un montant de 8275 milliards de dinars d'ici la fin de l'année en cours contre des prévisions de l'ordre de 6618 milliards de dinars prévus dans la loi de finances de 2011. Concernant les recettes budgétaires, le projet de LFC ne prévoit pas une nette hausse pouvant faire face à un déficit budgétaire prévisionnelle assez lourd. Dans la loi de finances 2011 , signée par le président de la République à la fin du mois de décembre 2010, il était question de recettes budgétaires, calculées sur la base d'un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars, s'élevant à 2992 milliards de dinars. D'où un déficit prévisionnel atteignant les 3 355 milliards de dinars. Dans le projet de LFC 2011, le déficit prévisionnel passerait à 5283 milliards de dinars. Soit un peu moins de 50% du produit intérieur brut (PIB). Ce qui est énorme. Un déficit qui dépasserait les ressources disponibles dans le Fonds de régulation des dépenses publiques (FFR) qui avoisinent les 4800 milliards de dinars. Selon les premières évaluations même un pétrole à cent dollars le baril ne pourrait couvrir un tel déficit. En 2008, année record des prix du baril de pétrole sur le marché international (cent dollars le baril) les recettes de la fiscalité pétrolière ont été de 4089 milliards de dinars seulement. Ajouté à une fiscalité ordinaire avoisinant les 1400 milliards de dinars, le déficit global des finances publiques dépasserait les 2700 milliards de dinars à la fin de l'année 2011. Mais qu'est-ce qui a aggravé le déséquilibre des dépenses publiques ? Selon le communiqué du Conseil des ministres pas moins de 717 milliards de dinars de dépenses supplémentaires vont aller au budget de fonctionnement. De ce montant, 400 milliards de dinars sont destinés aux régimes indemnitaires des fonctionnaires et 178 milliards de dinars de dépenses supplémentaires pour la stabilisation des prix du blé, du lait, de l'huile et du sucre. Et enfin, 139 milliards de dinars au profit de l'emploi. Les autres dépenses additionnelles concernent le logement avec une autorisation de programme de l'ordre de 897 milliards de dinars et 91 autres milliards aux activités économiques. Jugeant qu'il y avait urgence à répondre à la forte pression sociale et politique, le Conseil des ministres a évité d'aborder la problématique du lourd déficit budgétaire prévisionnel de ce projet de loi de finances complémentaire. Et le recours au FFR pour couvrir en partie le déficit du trésor public aurait tendance, à l'avenir, à devenir inefficace. Mais ce qui est certain c'est que cette politique budgétaire de l'Etat atteindrait ses limites à moyen terme. Inévitablement, la politique des transferts sociaux et de soutien des prix devrait être ciblée et seuls certains revenus et démunis peuvent en bénéficier. Dans le cas contraire ce sont les ressources et les richesses des générations futures qui sont en train d'être consommés sans retenue, actuellement. Réda C.