Le FC Barcelone, vainqueur à l'aller à Madrid (2-0), s'est logiquement qualifié pour la finale de la Ligue des champions malgré un petit sursaut du Real mardi (1-1) et va retrouver Wembley, théâtre de son premier triomphe dans la compétition en 1992. Le Barça, éliminé en demi-finale l'année dernière dans son stade par l'Inter Milan de José Mourinho, disputera sa septième finale de C1, contre Manchester United ou Schalke 04, sa troisième en six ans. Triple vainqueur de l'épreuve (1992, 2006 et 2009), le FC Barcelone a pris sa revanche sur son rival historique, le Real Madrid, qui l'avait éliminé en demi-finales en 1960 et 2002. Il sort aussi grand vainqueur des cinq affrontements de la saison face au Real, avec deux «clasicos» gagnés par un (5-0 lourd de conséquences en Liga et le 2-0 de l'aller), deux matchs nuls (1-1 en Liga et en Ligue des champions) et une défaite (1-0, en prolongation en finale de la coupe du Roi). Pour le Real Madrid, c'est une nouvelle désillusion européenne alors que les supporteurs rêvaient enfin de la «decima», la dixième C1 du club après la fin de la malédiction des 8es de finale. C'est aussi un revers personnel pour José Mourinho, vainqueur de la C1, la saison dernière avec l'Inter, et qui ambitionne de devenir le premier entraîneur de l'histoire à remporter la compétition avec trois clubs différents. Avec un Real contraint d'attaquer et un Barça toujours joueur, ce «clasico» a été le plus spectaculaire au niveau du jeu. Mais la tension entre les joueurs était toujours forte. Le Barça de Josep Guardiola, largement dominateur en première période, a ouvert le score après la pause (54e). Pedro, magnifiquement servi par Iniesta, a trompé Casillas du gauche. Quelques minutes plus tôt, l'arbitre avait refusé un but à Higuain pour une faute de Cristiano Ronaldo sur Mascherano. Or, le Portugais, en bout de course, était tombé bien involontairement sur le pied de Mascherano… De quoi faire enfler une polémique déjà énorme autour de l'arbitrage. Mourinho avait cité l'arbitre, le Belge Frank De Bleeckere, dans sa liste de directeurs de jeu pro-Barça dévoilée après le match aller. Le Real a égalisé à la 64e, par Marcelo sur un centre de Di Maria, revenant ainsi à son scénario de début de match : marquer deux buts... Contrairement à l'aller, la pelouse avait été arrosée avant le coup d'envoi et copieusement, par des trombes d'eau dû à un orage qui s'était abattu sur Barcelone dans l'après-midi. Le Real, dans une configuration offensive, a démarré très fort la rencontre avec un gros pressing. Cela a duré cinq minutes. Le Barça ne s'est pas laissé impressionné et est allé crescendo dans sa domination : une frappe d'Iniesta largement à côté (7e), une tête de Busquets cadrée mais sans grand danger pour Casillas (22e) puis un festival d'occasions en or entre la 32e et la 37e. Messi, éclair de l'aller avec son doublé, a d'abord fait s'envoler Casillas (32e) avant de manquer le cadre après avoir fait le plus dur : contrôle de la poitrine et crochet (33e). A la 34e, «San» Iker Casillas sortait le grand jeu sur une frappe enroulée de Villa. Avant de remettre ça sur une puissante frappe à ras de terre de Messi (37e). Deux minutes plus tôt, Pedro avait manqué le cadre d'un rien. Mais il allait se rattraper après la pause. R. S.