Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a mis en garde hier, contre toute ingérence des pays étrangers en Syrie par leur recours à la force appelant l'opposition à ne pas répéter voire tirer les leçons «du scénario libyen». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a mis en garde hier, contre toute ingérence des pays étrangers en Syrie par leur recours à la force appelant l'opposition à ne pas répéter voire tirer les leçons «du scénario libyen». Déclarant que Moscou est «très inquiète du fait que le processus de réconciliation, le processus d'un début de dialogue (...) est ralenti par l'intention de certains participants à ce processus» en Syrie, qui pour M. Lavrov est «dans l'intention d'attirer des forces étrangères pour soutenir leurs actions» dans le pays. Des propos tenus par le chef de la diplomatie russe, M. Lavrov au cours d'une visite au Kazakhstan, exprimant aussi à cette occasion son souhait «de ne pas voir se répéter le scénario libyen, avec des acteurs étrangers s'ingérant dans la situation (syrienne) y compris en recourant à la force». Au vu de la tournure prise par l'application de la résolution onusienne 1973 sur la Libye, Moscou a averti que concernant toute éventuelle adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution sur Damas, Moscou «déchiffrera à la loupe» tout projet de résolution. Pour rappel, la Russie s'était abstenue le 17 mars d'exercer son droit de veto lors du vote de la résolution 1973 qui a autorisé l'intervention d'une coalition internationale en Libye confiée ensuite aux forces de l'Otan contre le régime du colonel Kadhafi. Un recours à l'intervention militaire de l'Otan dont Moscou a dénoncé l'usage «disproportionné» de la force à la Jamahiriya, estimant que les frappes de l'Otan allaient au-delà du mandat de l'ONU. Un scénario qui n'est pas pour Moscou à rééditer en Syrie qui est aussi souligné par Pékin via la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jiang Yu, par sa déclaration : «Nous pensons que les forces extérieures ne devraient pas intervenir dans les affaires internes de la Syrie, afin d'éviter de compliquer la situation». Invitant par la suite «la communauté internationale à jouer un rôle constructif dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient», selon Jiang Yu. Les autorités de Damas ont annoncé une série de mesures depuis le début des évènements à la mi- mars dont la levée de l'état d'urgence, l'augmentation de salaire, la libération des détenus politiques et plus récemment l'élaboration en cours d'un projet de loi sur des élections générales dans le pays. Des mesures qui n'ont pas été pour apaiser la contestation qui pour les responsables syriens est alimentée par des «gangs armés». Ankara de son côté, via son Premier ministre, a haussé le ton à l'adresse de Damas au vu des propos de M. Erdogane déclarant : «Bachar al-Assad ne peut pas refuser les demandes de son peuple pour la liberté et la démocratie, et qu'il doit prendre des mesures démocratiques immédiates». Ce qui illustre clairement la convergence de l'approche de la Turquie avec celle de Washington et de l'Union européenne en direction de la situation qui prévaut en Syrie. Une convergence dictée par l'alliance stratégique entre Ankara à Washington depuis l'adhésion le 18 février 1952 de la Turquie à l'Otan , il y a lieu de le rappeler. K. B.