«En ce qui concerne l'Algérie, y a pas d'obstacles au niveau de la législation y compris la Constitution qui est la loi suprême de la nation. Bien au contraire, nous avons des articles qu'on peut considérer comme étant des références même au niveau international à l'exemple de l'article 29 de la Constitution qui incite les institutions à lever toutes les contraintes qui freinent justement l'émancipation souhaitée des femmes.» C'est ce qu'a déclaré Mme H. Houacine, chef du cabinet du ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, en marge de l'ouverture d'une formation des cadres des organisations de la société civile en matière d'analyse et de plaidoyer pour le genre. Cette formation, qui durera cinq jours est organisée conjointement par le ministère et le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA), dans le cadre de la mise en œuvre du programme commun pour l'égalité entre les genres et l'autonomisation des femmes signé entre le gouvernement algérien et le système des Nations unies en 2010 pour une période de trois ans. «La formation est l'une des composantes principales dans le cadre de ce programme, dédiée aux responsables institutionnels mais également aux mouvements associatifs en tant que partenaires incontournables, notamment tout ce qui a trait à la sensibilisation et à la vulgarisation du concept genre. On est en train d'essayer d'intégrer ce concept genre dans divers programmes et stratégies dont, justement, la nécessité d'outiller nos partenaires à travers les formations à même de les aider à mieux appréhender ce concept et à l'intégrer au niveau de leurs contributions d'élaboration des stratégies de programmes visant le renforcement de l'égalité des chances et des sexes», explique-t-elle. Mme Houacine simplifiera le thème de cette formation comme suit : «Nous essayons de vulgariser et de sensibiliser à mieux comprendre et à s'intégrer cette approche. Le genre est un concept par le biais duquel on essaie de rééquilibrer les relations notamment entre les hommes et les femmes, car bien que la législation nationale est légalitaire, dans la pratique, il y a toujours un déséquilibre de fait en matière de droit et de promotion, dus principalement aux stéréotypes et idées préconçues concernant le rôle de la femme dans la société. Le genre est une forme de discrimination qui est faite par rapport au rôle sociaux des uns et des autres et non pas aux aspects biologiques des hommes et des femmes.» Elle révèle : «Ce n'est nullement spécifique à l'Algérie. C'est une situation pratiquement partagée par l'ensemble des pays, abstraction faite des pays scandinaves. Dans la réalité, même les pays qui se disent développés sont confrontés à ce genre de problème.» Mme Houacine estime fièrement qu'«on est chanceux parce qu'on a une volonté politique exprimée par le président de la République qui va dans le sens de la promotion du rôle de la femme dans la société. En 2008, il y a eu l'amendement constitutionnel qui a vu l'introduction de l'article 31 visant à renforcer la présence des femmes dans la sphère politique au niveau des assemblées élues. Une loi organique est en train d'être débattue par le gouvernement pour mettre en œuvre cet article». L'objectif de cette formation est de connaître les outils d'analyses utilisés pour mettre en exergue les inégalités liées au genre, les principes fondamentaux du plaidoyer et son utilisation pour l'intégration au genre. Un autre objectif est d'initier le travail en réseau sur le plaidoyer pour le genre et proposer un plan d'action pour structurer un réseau pour ce plaidoyer. Ce dernier a pour objectif de mieux contribuer à la promotion de l'égalité entre les sexes et de confronter le processus de changement pour l'autonomisation des femmes dans la société. Sur une question concernant l'avancée du programme commun avec le système des Nations unies, le chef de cabinet dira : «Il y a un cycle de formation multiple en direction de représentants institutionnels et des mouvement associatifs, notamment en matière de budgétisation sensible au genre, en matière de formation des femmes atteintes par le VIH/Sida, dans le but d'assurer leur réinsertion socioprofessionnelle. Il y a également une étude pour la réalisation d'un incubateur pour l'emploi féminin et une autre qui concerne le budget temps. Kahina Bencheikh El-Hocine