L'Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu, hier, le secrétaire général du Mouvement de l'entente nationale (MEN), Ali Boukhezna, et la présidente du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie, Mme Mahdjoubi Chalabia (MJD). Au terme de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin, un rapport final détaillé, reflétant les avis et les propositions émis par les participants à ces rounds politiques, sera soumis au président de la République. Dans son discours à la nation en date du 15 avril, le chef de l'Etat a évoqué des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national, loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya, parachevée, après les législatives de 2012, par un amendement de fond de la Constitution. Depuis le début des consultations, samedi dernier, plusieurs représentants de partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ont été reçus. «La réussite des réformes et du dialogue entamés par les autorités du pays avec la classe politique et la société civile est tributaire de l'entente et de la concorde au sein de la société», a estimé, hier, Ali Boukhezna. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, il a précisé avoir mis l'accent sur l'information et la communication pour que s'affirme une «opinion publique nationale imprégnée des valeurs de fraternité, de tolérance, d'entente et de réconciliation». Et de souligner qu'«il s'agit là de gages de réussite des réformes et des consultations qui ont été initiées» avec la classe politique et la société civile. Qualifiant ces consultations de «bond qualitatif dans le dialogue national», le responsable du MEN a indiqué que son parti a évoqué sa vision sur quoi devrait porter l'amendement de la Constitution, les lois électorale et sur les partis politiques. L'enracinement du processus démocratique dans le pays doit être basé, selon lui, sur «l'indépendance de la justice, des élections libres et honnêtes pour une réelle représentativité du peuple dans les institutions élues du pays, et un gouvernement à l'écoute des citoyens et en mesure de concrétiser leurs préoccupations et aspirations». Le Conseil de la nation doit être promu au rang de «conseil des sages», un garde-fou, selon M. Ali Boukhezna, à « d'éventuels dérapages » dans la prise de décision. De son côté, Mme Mahdjoubi Chalabia a proposé la mise en place d'une commission désignée par le président de la République pour plancher sur les amendements, indiquant que cette commission devrait comprendre en son sein des «compétences et les représentants des partis politiques». Le MJD prône un système parlementaire qui est, selon elle, «le plus indiqué» dans l'objectif d'instaurer une «véritable» démocratie dans le pays Elle a appelé à la «dissolution» de la deuxième Chambre (Conseil de la nation) qu'elle a qualifiée de «chambre d'enregistrement». Elle a relevé, par ailleurs, que les amendements devant être introduits dans la loi électorale et sur les partis doivent tendre vers la mise en place d'institutions «fortes», fondées sur le principe de séparation des pouvoirs, «socle» d'une république démocratique pérenne. S'agissant précisément de la loi électorale et en prévision des élections législatives prévues en 2012, la responsable du MEN a proposé un mode électoral uninominal à deux tours, et ce, en vue d'éviter «l'élimination des partis politiques n'ayant pas obtenu 5% des suffrages». Mme Mahdjoubi, en appelant à l'indépendance de la justice, a aussi mis l'accent sur la promotion du rôle de la femme dans la vie politique et s'est prononcée contre le système des quotas. «La préservation des constantes nationales» est pour la responsable du MEN la voie par laquelle passe l'édification d'un Etat démocratique tel que contenu dans la Déclaration du 1er-Novembre 1954. Ce qui l'amène à déclarer que le Front de libération nationale doit être un «un patrimoine national appartenant à tout le peuple algérien» et que «nul ne doit s'arroger le droit de l'exploiter à des fins politiques, au même titre que les autres constantes nationales».