Pour l'avant-dernière soirée, Rythmes du Monde, le public autant que les artistes ont exulté sur toutes les scènes. Une soirée de folie. Malgré une pluie battante, certains récalcitrants et non moins fans de Lionel Richie sont restés jusqu'au bout des deux heures de concert du célèbre chanteur américain. Lionel Richie, «Singing in the rain», a été suivi avec attention par des jeunes et des moins jeunes qui n'ont cessé de chanter avec lui «Say you Say me» ou encore «All night long». Ailleurs, autre style, autre ambiance, le luth de Abdelwahab Doukkali a transporté le public marocain par ses chansons archi-connues. Lors de sa conférence de presse tenue en marge de son concert au festival de Mawazine à Rabat, Doukkali a évoqué les souvenirs qu'il avait de l'Algérie, un pays qu'il a connu, dit-il, avant et après son indépendance. «Qui aime bien châtie bien !». C'est par ce dicton que le chanteur marocain a abordé les relations algéro-marocaines. «C'est comme dans un couple, on se chamaille très souvent !» Il rappellera qu'il avait écrit une chanson intitulée «Montparnasse» en hommage à un jeune Algérien assassiné en France, une victime du racisme. Doukkali a, par ailleurs, lancé un appel à tous les artistes du Maghreb afin d'écrire, composer et interpréter une chanson intitulée «Atfal el aâlem», un peu à l'image de «We are the children», l'initiative du défunt Michael Jackson. Revenant sur les relations algéro-marocaines, il a émis le vœu de voir très bientôt «les eaux revenir à leur cours normal». En d'autres termes, il souhaite lui aussi la réouverture des frontières. A presque 70 ans, Abdelouahab Doukkali, bon pied, bon œil, a surpris et étonné de par sa vivacité. Accompagné d'une chorale de jeunes enfants, il a chanté une nouvelle création autour de la paix et de la tolérance. Un moment émouvant. Il a par la suite enchanté son public qui répétait avec lui des airs de ses chansons les plus connues comme «Marsoul El hob ou Maa Ana ila bachar»... A un autre endroit de la ville de Rabat, Youssou N'dour a rameuté, lui, toute la communauté sénégalaise du Maroc. Avec sa voix suave et ses percussions, les rives de Bouregreg ont vécu une ambiance authentiquement africaine. Précurseur du mbalax (prononcer mbalar), mélange de tradition wolof et de sonorités occidentales électriques, Youssou N'Dour n'a rien perdu de sa superbe. A noter un moment important de la journée de vendredi, la rencontre-surprise organisée par Maroc Cultures entre Quincy Jones et les élèves du conservatoire national de musique. Après avoir écouté quelques musiciens en herbe, le grand compositeur américain a offert un superbe piano au conservatoire. Un geste apprécié par les Marocains à sa juste valeur. Enfin, la soirée finale promet des moments inoubliables pour le public de Mawazine qui devra choisir entre Shakira, Amr Diab, Mory Kanté…