La Grande mosquée de Paris (GMP), a insisté, au terme des travaux du premier rassemblement de sa Fédération nationale, jeudi à Lille, sur sa fonction «multidimensionnelle», au-delà de sa mission essentiellement cultuelle. «Le rôle de la GMP ne se limite pas à la fonction cultuelle. Il s'inspire du modèle de la première mosquée de l'islam, celle de Médine qui a accompagné du temps du Prophète Mohammed, que (QSSL), la constitution progressive du premier noyau de la communauté musulmane avec tout que cela implique comme fonctions tant sur le plan cultuel, culturel, politique et social», est-il indiqué dans une motion finale, lue par le secrétaire national chargé de l'administration à la GMP, Miloud Benamara. Parmi ces fonctions, l'orateur a cité le facteur «important» de l'inter-culturalité, indispensable, a-t-il dit, au «vivre ensemble ». Les rédacteurs de la motion citent également le dialogue inter-religieux, en tant que démarche «nécessaire et fertile dans le rapprochement des communautés et la connaissance de l'autre». Ils ont, par ailleurs, souligné que la Fédération nationale de la Grande mosquée de Paris (FNGMP) a «toujours affirmé que le conseil français du culte musulman ne doit en aucun cas être un facteur de confrontation et de divisions, de jeux d'influence ou un enjeu politique favorisant les rapports de force entre ses composantes». «Malgré les évidentes carences du CFCM, la FNGMP a toujours œuvré pour consolider cette institution en assurant notamment la présidence à deux reprises. Elle n'a jamais manqué néanmoins de dénoncer les errements du système électoral basé sur la surface (m2) et les profondes divisions que provoque la compétition des élections générées en son sein », soulignent les auteurs de la motion, des représentants de l'ensemble des Fédérations régionales et européennes de la GMP. Le CFCM compte organiser, dimanche prochain, des élections en vue du renouvellement de sa composante. Dans une allocution inaugurale du rassemblement européen, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, avait réaffirmé que celle-ci n'ira pas à ces élections, car refusant le critère «injuste» et «aberrant» du m2 pour y être représenté. A l'issue de leurs travaux, les participants ont appelé au renforcement des structures de la FNGMP et à une action «efficace» au niveau de toutes les régions par l'intermédiaire des présidents des fédérations et des responsables des mosquées. Ils ont, en outre, convenu de la mise sur pied d'une section Europe de la FNGMP dans «les meilleurs délais» au regard de l'écho qu'a rencontré le rassemblement dans d'autres pays européens où la communauté musulmane est présente et harmonieusement intégrée. «Le rassemblement prend acte de la volonté d'une organisation fédérative européenne qui devra être initiée dans les meilleurs délais», ont souligné les signataires de la motion. Ils ont également décidé de la périodicité annuelle d'un rassemblement européen de la FNGMP, annonçant que la prochaine rencontre du genre se tiendra l'année prochaine à Lyon. Les participants ont enfin souligné que la FNGMP prône un Islam de fraternité, solidarité et de paix, dans le respect de leurs devoirs de citoyens dont «le premier est de vivre ensemble avec toutes les composantes de la Société française quelles que soient leurs origines ou leurs obédiences religieuses». «C'est la loi des temps modernes que d'apprendre à vivre ensemble dans le respect de tous, sachant que l'intégration réussie des musulmans de France et d'Europe ne doit jamais, et en aucun cas, supposer l'abandon de leur identité et de leur origine», ont-ils conclu. Le premier rassemblement européen de la FNGMP s'est tenu en présence du secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, du recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, et de quelque 1 800 délégués. En plus des délégués de toutes les régions de France, une trentaine de délégués européens venus d'Italie, d'Espagne, d'Allemagne, du Royaume-Uni, de la Belgique et du Danemark y ont pris part.