La wilaya de Tizi Ouzou se doit de retrouver sa vocation touristique pour qu'elle soit élevée au rang des régions attrayantes dans le bassin méditerranéen, a indiqué, mardi dernier, le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Bellabes, à l'ouverture des travaux d'une journée thématique consacrée au tourisme solidaire dans la région qui jouit, a-t-il dit, d'une position stratégique. « Tizi Ouzou fait partie du pôle d'excellence de la région Nord-Centre tel que dégagé par le schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat) à l'horizon 2025 », selon M. Bellabes qui souhaite que la volonté et le travail s'y conjuguent. D'autant que, a-t-il estimé, le tourisme est une industrie qui contribue à la création de l'emploi, à générer des revenus et donc à redynamiser les économies locales. Avec une façade maritime de 85 kilomètres et plus de 80 % de son territoire dominé par un relief montagneux, des potentialités « mal » exploitées, du moins jusque-là, la wilaya de Tizi Ouzou peine, en effet, à attirer les investissements pour « la création d'infrastructures hôtelières et d'infrastructures de base et d'accompagnement qui servent de matrice pour tout développement local, à savoir le réseau routier, le gaz, l'aep … ». Outre la montagne et la façade maritime, la région dispose d'autres atouts à faire valoir, selon le P/APW de Tizi Ouzou, qui cite le cas de la forêt avec toutes ses variantes, le village qui constitue la vitrine de la Kabylie en raison de son histoire, son architecture et son organisation sociale, les métiers traditionnels et, enfin, sa richesse culturelle indéniable liée à une histoire mouvementée remontant à la préhistoire. Pour mettre un terme à cette inertie qui caractérise ce secteur névralgique, M. Bellabes préconise dans un premier temps, la mise à niveau de la situation touristique et d'opérer un plan de relance qui consiste à engager des investissements publics. Dont, notamment, des études et prise en charge du schéma directeur de l'aménagement touristique de la wilaya, l'étude des zones d'expansion touristique (ZET) de la wilaya, des études relatives aux zones de montagne et celles des schémas directeurs de la gestion des déchets ménagers, ainsi que la réalisation de décharges contrôlées, des études relatives au traitement des eaux usées domestiques et industrielles afin de parer à toute forme de pollution des oueds et points d'eau et, enfin, l'ouverture des voies d'accès pour désenclaver les zones de montagne pour se prémunir des feux de forêts, notamment en été. Le P/APW de Tizi Ouzou suggère aussi que les huit zones d'expansion touristique (ZET) soient prises en charge en matière d'acquisition des assiettes foncières et d'engager les études idoines ainsi que les aménagements prévus. «Les deux ZET d'Azzefoun et de Sidi Khelifa, lancées en étude depuis 2001 et achevées depuis des années, n'ont pas connu de début de viabilisation », a-t-il déploré. M. Bellabes recommande, en ou-tre, le lancement d'un plan d'assainissement global qui consiste en la prise en charge effective et de manière responsable la gestion des déchets, l'éradication des dépotoirs d'ordures et des baraquements de fortune dans les cités, les villes, les plages, etc., pour que la ville retrouve son lustre d'antan et son qualificatif, de Tizi Ouzou « la Petite Suisse ». La création d'un conseil de wilaya du développement touristique constitue un impératif, a encore estimé le P/APW pour qui, « sans avoir opéré cette thérapie de choc, on ne peut parler de tourisme dans toutes ses dimensions en Kabylie, balnéaire, culture, éco-tourisme et solidaire ». «Les multiples potentialités tant naturelles que culturelles que recèle notre région sont des indicateurs très importants qui doivent imprimer dans la conscience des pouvoirs publics et des décideurs les contours de la politique touristique sur laquelle doit reposer l'économie locale. Ceci implique une vision globale de développement local durable, car, dans toute société, le tourisme, avant d'être une industrie, c'est aussi une culture ».