A la clôture de cette première édition du prix littéraire Tahar- Djaout, nous nous sommes rapprochés de la présidente du jury, Mme Malika Boukhlou, maître de conférences à l'université de Tizi-Ouzou, pour recueillir ses premières impressions sur cet événement littéraire. LNR : Quelle est votre appréciation sur cette première édition du prix littéraire Tahar-Djaout ? Malika Boukhlou : Mon appréciation est très bonne et je suis optimiste, compte tenu du nombre important de romans et de nouvelles qu'on a reçus... Il y en a eu combien ? Près d'une soixantaine de récits, quarante-six nouvelles et dix romans pour un jury de cinq membres qui doit respecter les délais fixés. Le retard dans la réception des récits nous a rendu la tâche un peu ardue. Il fallait répartir les tâches entre les membres du jury, relire, trier et puis décider en notre âme et conscience. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a vraiment du génie mais à l'état brut. Et primer ou donner le prix Djaout, c'est primer d'office, c'est-à-dire que l'œuvre est incontestable. Par rapport à la qualité littéraire de Tahar Djaout, nous avons voulu rehausser le niveau pour que la prochaine édition se fasse de façon plus élaborée. Quels étaient les critères retenus pour la sélection ? D'abord, tous les membres du jury se sont accordés à ce que la langue soit correcte. Quand le texte est beau et défend un idéal, c'est faisable. Aussi, pour le style, l'originalité du thème. Il ne faut pas que celui-ci soit trop ancré dans le réel, il faut qu'il décolle vers l'universel, et nous avons eu des récits qui allaient vers cet universel. La participation est-elle nationale ? Nous avons eu des participants au niveau national, même internationale. Un Camerounais a présenté une nouvelle, mais qui, malheureusement, n'a pas été retenue. Le nom de Djaout est très porteur et a suscité un élan formidable. Sur le plan organisationnel, on a quand même constaté quelques insuffisances. Peut-on en connaître les causes ? C'est la première édition, et la première est toujours difficile à organiser. Il faut excuser les insuffisances et ne retenir que ce qui ressort de bon. On a remarqué chez vous une certaine délectation dans la lecture des textes de Djaout. Confirmez-vous cette remarque? Effectivement. Quand Tahar Djaout fait appel à la poésie, le texte décolle, et on ne peut que rester admiratif.