Dans les salles d'audiences des tribunaux de la compétence de la cour d'Alger, presque aucune affaire n'a été traitée. Les avocats généralement défendent les affaires de leurs clients et cette fois-ci, ils viennent de prendre la décision de passer à l'attaque et défendre leur situation. Le mot d'ordre a été donné par le bâtonnat en appelant à une nouvelle forme de protestation qui consiste à assurer un service minimum en délégant deux avocats pour chaque tribunal afin de se présenter et de demander le report des affaire programmées. La présence des robes noires à la cour d'Alger en sit-in a été imposante, on ne connaît pas leur nombre exact, mais la foule était nombreuse. Les avocats se sont regroupés pour contester les dispositifs contenus dans le projet de loi régissant la profession de l'avocat. Ils sont venus de tous les tribunaux de l'Algérois, principalement des quatre principales juridictions d'Hussein Dey, Abbane Ramadane, El Harrach, Bir Mourad Raïs et Bab El Oued. Les avocats d'Alger, qui espéraient que leur mouvement soit suivi par leurs confrères des autres juridictions, ne désespèrent pas pour autant et comptent maintenir la pression. La grève était presque générale. Sera-t-elle suivie par les avocats des autres wilayas ? Telle est la question que se posent les observateurs. Ils en sont convaincus, et la démonstration de force et d'organisation de ce mercredi 22 juin ne laissent aucun doute chez ceux qui ont l'habitude de minimiser et naniser les actions, nous déclarera un bâtonnier. Il faut rappeler que cette action est le fruit de plusieurs séances de concertation entre les avocats affiliés au sein du bâtonnat d'Alger. D'ailleurs, la décision a été prise à l'unanimité des membres présents lors de la dernière assemblée générale : pour une première étape, le boycott de toutes les audiences qui devaient avoir lieu hier. Ils ont aussi décidé de marcher au cas où ils ne seront pas écoutés. Les observateurs estiment que le mouvement risque de prendre de l'ampleur les jours qui viennent et qu'il s'étendra sur le reste du pays. En fin de compte, le bras de fer a bel et bien commencé, car les avocats n'en démordent pas et jugent que ce projet de loi est pénalisant pour la profession. Ils revendiquent le retrait pur et simple de ce document, et dans le cas contraire, les robes noires assumeront leurs responsabilités.