La France retirera plusieurs centaines de soldats d'Afghanistan d'ici fin 2011 ou début 2012, et elle est prête à anticiper un retrait définitif avant 2014, a déclaré, hier, le président Nicolas Sarkozy. Paris a annoncé jeudi un retrait progressif des quelque 4 000 militaires français déployés dans ce pays, dans le sillage des Etats-Unis qui ont annoncé le rapatriement d'un tiers de leurs 100 000 hommes d'ici la fin de l'été 2012. «D'ici la fin de l'année, le début de l'année prochaine, des soldats français, au nombre de plusieurs centaines, rentreront en France», a dit le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil européen. Il a précisé que cette décision, annoncée dans la foulée de celle de Barack Obama, avait été prise «en plein accord» avec le président américain. «Et puis il s'agira de discuter du retrait définitif», a-t-il ajouté. «Le retrait définitif, il est prévu pour 2014. Si la situation s'améliore, nous pourrons l'anticiper.» Barack Obama a annoncé mercredi que 10 000 soldats américains rentreraient aux Etats-Unis avant la fin de l'année et que 23 000 autres les suivraient d'ici la fin de l'été 2012. La France n'a pas, jusqu'ici, vraiment donné de chiffre. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait seulement dit que le retrait opéré par Paris concernerait le quart des effectifs français sur 2011 et 2012. Nicolas Sarkozy a longuement justifié cette décision par l'avancement du transfert des responsabilités de sécurité aux Afghans dans plusieurs provinces, l'amélioration de la sécurité dans ces régions et la mort du chef historique d'Al Qaïda, Oussama Ben Laden, abattu dans son refuge pakistanais par un commando américain au début du mois de mai. «La mort de Ben Laden est un coup très sérieux porté aux terroristes», a-t-il souligné. Le Président s'en est d'autre part vivement pris à ceux qui, à gauche, critiquent la présence militaire française dans ce pays. «Je rappelle qu'il y a dix ans, lorsque la décision a été prise d'envoyer des troupes en Afghanistan, je n'étais pas président de la République, a-t-il dit. Parce que je vois un certain nombre de déclarations absolument stupéfiantes de gens qui ont engagé les troupes en Afghanistan et qui viennent s'étonner que ces troupes soient en Afghanistan.»