Une convention pour la mise en oeuvre du cahier des charges portant service universel de la poste a été signée lundi à Alger, entre le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC), Algérie Poste (AP) et l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). La convention a été signée par le ministre en charge du secteur, Moussa Benhamadi, le tout nouveau directeur général d'AP, Mohamed Laid Mahloul, et la directrice générale de l'ARPT, Mme Zohra Derdouri. Le cahier des charges prévoit que la poste assure le service universel qui est un service public étendu à des localités isolées et enclavées de 6 000 habitants. En contrepartie, l'AP bénéficiera d'un apport financier pour les efforts fournis afin d'assurer le service universel, à travers un fonds appelé Fonds du service universel, institué en 2003. «Après huit ans, on vient de signer le premier cahier des charges qui met en œuvre ce dispositif d'aide et de soutien de manière à permettre à l'AP de continuer à se déployer et assurer le service public dans les localités isolées», a expliqué M. Benhamadi. Le service universel prévoit que l'AP assure les services postaux et financiers, à savoir l'acheminement du courrier dont le poids pourrait atteindre deux kilogrammes au plus (livres et autres publications), des colis de 20 kg, les télex, les mandats ainsi que la mise en place de guichets pour handicapés et l'acheminement du courrier écrit en braille. Selon M. Benhamadi, les textes de loi en vigueur ne prévoient des aides financières à Algérie Poste que dans le cas des bureaux de poste situés dans des zones de 6 000 habitants, alors que l'AP est présente dans des localités de 2 000 habitants voire moins. «Nous espérons que la prochaine loi prendra en charge des populations plus éparses et qu'elle introduise aussi la notion du bureau de poste itinérant», a indiqué M. Benhamadi, tout en signalant que l'AP dispose actuellement de deux bureaux de poste itinérants dans les wilayas de Béjaïa et M'sila, sans compter ceux implantés dans les universités. Une opération qui ne se limitera pas à ces deux wilayas, puisque l'AP ira, à l'avenir, vers les hameaux et les populations nomades, a ajouté M. Benhamadi. Selon le ministre, l'AP dispose actuellement de plus de 3 400 bureaux de poste à travers le territoire national sans pour autant atteindre la moyenne requise, à savoir un bureau de poste pour 9 000 habitants. Relevant les efforts de l'Etat dans le sens de l'extension du service public à tous les citoyens algériens où qu'ils soient, le ministre a annoncé que la plupart des bureaux de postes fermés ou saccagés durant les émeutes de janvier 2011 avaient rouvert. Dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, un budget est prévu pour la construction d'autres bureaux de poste, a-t-il ajouté. «Algérie Poste a bénéficié, toutes opérations confondues, de 14 milliards de DA en concours définitif, alors que c'est un établissement public à caractère commercial et industriel», a souligné M. Benhamadi, précisant que l'Etat a décidé de «financer à perte» la réalisation et l'équipement des bureaux de poste. Le directeur général d'AP s'est dit, pour sa part, «satisfait» de la signature de la convention de mise en œuvre du cahier des charges, lequel, a-t-il estimé, permettra à l'AP de «combler légèrement» tout le poids que supporte l'entreprise du fait de sa présence à travers tout le territoire national. M. Mahloul s'est, également, «engagé» à faire d'Algérie Poste une entreprise «prospère» qui pourra équilibrer ses charges et générer une croissance qui ira crescendo. «Nous veillerons à mobiliser l'ensemble des ressources pour en faire un bon usage et assurer le développement d'AP», a-t-il ajouté tout en insistant sur la «présence postale, l'optimisation et la rationalisation des charges de l'entreprise». De son côté, Mme Derdouri a affirmé que l'ARPT est «disposée» à travailler avec Algérie Poste, relevant que l'ouverture des bureaux de poste dans les zones enclavées représente un «déficit» pour cet opérateur. «Nous avons étudié la question relative à la prise en charge des déficits antérieurs, sur la base de dossiers bien documentés», a-t-elle ajouté et l'Autorité fera un «appoint pour aider AP».