Les représentants de 15 wilayas de l'Ouest et du Centre se sont donné rendez-vous hier à El Bayadh. La demeure de M. Mohamed Bougoufda, mouhafedh des évaluateurs du FLN à El Bayadh, a contenu l'ensemble des représentants qui se sont déplacés sur les lieux. Le conclave était sous forme d'invitation informelle d'une quarantaine de militants représentant les différents mouvements, jaloux d'un FLN propre et respectant les dispositions statutaires de son propre règlement intérieur. La rencontre a été présidée par des ex-ministres et ex- membres du BP du FLN. Boukerzaza et Abada ont été des modérateurs plus que des coprésidents de séance, nous a assuré le représentant actuel de Djelfa, Mekkaoui Djamel. Les débats, nous dira-t-il, étaient responsables et démocratiques. C'est l'intérêt du parti qui était au-dessus de tout autre considération. Le débat a tourné autour des dernières évolutions (ndlr : les contacts de Belkhadem avec Goudjil et El Hadi Khaldi, les négociations et les tractations qui y suivirent). Lors de notre couverture, un des militants influents du comité central avait, lors de la prise de parole, demandé à Belkhadem de mettre sur pied «un comité de réconciliation avec les enfants de la même maison». Quelques personnes membres du CC, ne connaissant certainement pas les méthodes de travail du FLN, ont chahuté l'intervenant jusqu'à ce que le SG, président de séance, remette de l'ordre. Personne ne croyait que les ponts allaient être jetés. La démarche d'hier des évaluateurs défenseurs des statuts du FLN rentre dans ce même cadre de rapprochement des deux parties du même parti. Les participants ont voté une motion où ils renouvellent leur confiance aux membres de la coordination. Ils les mandent des pouvoirs d'action en toute liberté pour négocier avec Belkhadem sans pour autant accepter le marchandage compromettant. Ils insistent à ce que le comité central se «déleste» des intrus et indus mandés. Ils demandent aussi à leurs représentants de ne pas faire de compromis quant au renouvellement des structures de base dans un cadre légal afin, disent-ils, de sauver le parti d'une débâcle et d'éviter de subir ce qui arrivera certainement au RND bien qu'il soit le seul rival. Même si des assurances sont données pour accepter les points de revendication ou bien les recommandations, le mouvement des évaluateurs restera sur pied jusqu'aux législatives. C'est une forme de vigilance contre toute mauvaise surprise, nous dira notre interlocuteur, comme cela a été le cas la veille des législatives précédentes. Dans tous les cas de figures, le FLN restera un grand parti car, comme toujours, il occupe seul le terrain avec ses réussites et ses déboires. En fin de compte, y a-t-il une autre formation politique qui occupe le terrain comme le fait le vieux parti ? Si seulement certains partis se réunissent après chaque évènement créé par le FLN pour étudier les tenants et aboutissants et parfois dégager des programmes en relation avec ce qui a été décidé par le FLN. Pour rappel, aujourd'hui, il y a trois mouvances : le FLN de Belkhadem, celui des évaluateurs de Kara Goudjil Boukerzaza et celui des rebelles qui insistent sur le respect de la légalité à la base.