L'Entente a tiré de grandes leçons de la saison écoulée ou plus de 40 milliards ont été investis sans pour autant récolter le moindre résultat tant rêvé par les fans sétifiens. Pour la 4e fois depuis l'indépendance, l'USM Annaba retrouve l'enfer de la nationale II. Certes, on dira que lors de ses 3 précédentes mésaventures, elle ne s'y était pas trop attardée en revenant parmi l'élite la saison suivante. C'était le temps où cette formation avait dans son entourage direct et indirect des grands hommes ayant les couleurs de la ville au cœur et faisant du fair-play une constante à respecter. Apparemment, ce temps est révolu. D'entourage du genre, il n'y en a pas eu ces 6 dernières années. Des délinquants s'y sont introduits au lendemain de l'arrivée en 2006 de Aïssa Menadi à la présidence du club. Depuis, à chaque saison, on fait le décompte des matchs à huis clos, des agressions, de la richesse du vocabulaire ordurier d'une galerie sans relation aucune avec l'histoire du club, le football et le sport en général et des points indispensables pour maintenir l'équipe parmi l'élite. Un milieu qu'animent certains énergumènes qu'encourage Aïssa Menadi. C'est aussi le cas de ces individus autoproclamés membres d'un comité de supporteurs. Conséquence : tant en matière d'environnement administratif que celui technique, la situation de l'USM Annaba n'a jamais atteint un degré aussi médiocre comme celui de 2006 à 2011. Et pourtant, l'argent a coulé à flot durant la dernière période. Auréolé d'un véritable plébiscite lors de son élection par l'Assemblée générale de 2006, Menadi Aïssa s'était présenté comme le porte-parole d'un grand sponsor qui n'est autre qu'ArcelorMittal, le géant mondial de l'acier. S'en suivra une grande aisance financière à l'origine des recrutements de joueurs censés être de talent. A de rares exceptions, ce ne fut pas le cas. Mais c'était suffisant pour permettre à l'USM Annaba de reprendre sa place parmi l'élite une saison après avoir été reléguée en nationale II. C'était la saison 2006/2007 dans un championnat qu'elle domina de bout en bout du début à la fin. C'était là l'un des deux objectifs que le nouveau président s'était fixé. Le 2e concernant la Coupe d'Algérie et de là une participation aux compétitions africaines de la Coupe des coupes restera au stade d'aspiration. L'accession réalisée, c'est une autre opération de recrutement à coups de milliards qu'a entrepris le président des Usmistes. Conseillés par des pseudo managers attirés par l'incompétence administrative et technique et les milliards du club, Menadi a recruté à tour de bras des joueurs et techniciens d'un niveau tout juste moyen. Ce qui a eu pour résultat de rendre la bourse des transferts inaccessible pour nombre de clubs. «Je bâtirai une équipe tellement forte qu'aucune autre ne pourra lui résister. Je raserai tout sur mon passage», se plaisait-il à répéter à qui voulait l'entendre. Certes, 2006/2007 sera celle du retour de l'USM Annaba parmi l'élite et la saison d'après celle de la 5e place qualificative en Coupe arabe, mais pas plus. La formation annabie n'effectuera qu'une seule sortie dans le milieu des compétitions arabes. Elle s'est fait éliminer à Annaba même par des Syriens très moyens et sans envergure. En septembre 2009, mauvais résultats, mauvais comportement, mauvaise gestion et mauvaise représentativité de la société oblige, ArcelorMittal a décidé de mettre un terme à son sponsoring. Sans contrepartie, ce dernier lui avait coûté en 3 années, de 2006 à 2009, quelques 700 millions DA. «Compte tenu que notre société était mal représentée sportivement, nous avons décidé de mettre un terme à notre soutien financier à l'USM Annaba». Son éviction du poste de secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal fera le reste. Elle entraîna le tarissement des aides financières que lui versaient, à chaque fois qu'il en avait besoin, les entreprises privées sous-traitantes en activité au complexe sidérurgique El-Hadjar. 2009/2010 s'annonçait financièrement très difficile avec, au bout, un maintien difficilement assuré. Mais ce n'était qu'un sursis. Ce que confirma le recrutement de joueurs sans ambition réelle du début de la saison 2010/2011. Les problèmes de non-paiement de salaires et d'indemnités des athlètes ont surgi. Cette démarche est venue s'ajouter à beaucoup d'autres ayant imposé à Menadi de recruter et de limoger en 4 saisons, 15 directeurs techniques, dont 2 étrangers. Pour la seule saison 2007/2008, l'on a comptabilisé 5 départs d'entraîneurs. Les déclarations intempestives du président de l'USM Annaba reprises par les médias tout autant que ses multiples décisions de démission ont fait de lui la risée de ses homologues. Malgré tous ces déboires, Menadi poursuivait sa politique de «cavalier seul» dans la gestion du club. Il fonçait comme un éléphant dans un magasin de porcelaine pour casser tout sur son passage. C'est dire combien cette relégation qui a ponctué la saison 2010/2011 est bien méritée. Et c'est ce à quoi il fallait s'attendre quand on sait que la formation annabie éprouvait des difficultés à s'imposer à domicile. Exception faite d'un seul résultat nul ramené de l'extérieur, les protégés de Amrani d'abord et de Biskri ensuite ont été constamment ridiculisés. Hors de ses bases, l'USMA multipliait les défaites sur des scores lourds. Habitués à ruer dans les brancards à chaque défaite, Menadi ne fera rien pour amener Mostapha Biskri à plus de rigueur dans ses choix tactiques. Au fil des rencontres de la phase retour, il était de plus en plus clair que sous la direction technique de Mostapha Biskri, l'équipe annabie ne jouait pas le maintien, mais la relégation. Alors que Smaïl Kouadria et Abdenour Méribout multipliaient les démentis pour affirmer qu'ils ne postuleraient pas pour la présidence de l'USM Annaba, Aïssa Menadi annonçait son intention de partir. Dimanche dernier, il s'est rendu à la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d'Annaba pour y déposer sa démission. Une autre démission qui s'en ira rejoindre la vingtaine émises depuis son arrivée à la présidence de l'USMA. «Vous devez respecter la procédure régissant la gestion d'un club professionnel», lui a-t-on répondu du côté de cette institution du ministère de la Jeunesse et des Sports. En tout état de cause, le tout Annaba attend avec impatience le départ de Menadi Aïssa et l'arrivée d'un autre dirigeant. Pour l'heure, les regards sont tournés vers les 3 hommes d'affaires algériens installés en Angleterre. Selon leur représentant à Annaba, ils seraient prêts à investir l'équivalent de 2 milliards de DA pour redorer le blason du football annabi.