Un proverbe populaire dit : «Tu donnes un doigt, ils te prennent la main, tu leur donnes la main, ils te prennent le bras entier». C'est le cas des «révolutionnaires» en Egypte qui, après avoir demandé le départ du président Moubarak et du gouvernement, demandent, aujourd'hui, le départ du premier responsable de l'institution militaire. Lors des manifestations de janvier et février 2011, les militaires qui en principe devraient appuyer les forces de police se sont rangés indirectement aux côtés des manifestants. Tout le monde a lu les insultes écrites par les manifestants non pas sur les banderoles, mais sur les flancs des chars de l'armée. Comment expliquer que des injures visant le premier responsable de l'état soient écrites sur les tanks des militaires, l'armée étant la première institution du pays et le pilier de l'Etat ? Les responsables militaires ont fait le mauvais choix, à savoir l'abdication devant la rue. Hier, la place Tahrir qui, protégée par les militaires, a réussi à faire tomber le raïs, réclame la tête du premier responsable de l'armée. Le fameux slogan «Le peuple veut la chute du Président» devient «Le peuple veut la chute du maréchal». Hussein Tantaoui, le chef du conseil militaire qui assure la direction du pays, doit partir, ont scandé des milliers de manifestants qui se trouvaient sur la place Tahrir. Les démissions de Moubarak et du Premier ministre, celle des membres du gouvernement, les procès ouvert contre Moubarak et les ex-ministres, l'emprisonnement de plusieurs cadres de la police, la dissolution de la sécurité militaire et la nomination d'un chef du gouvernement ne semblent pas calmer la rue. Les manifestants occupent depuis trois jours la place Tahrir et les places de plusieurs villes égyptiennes. Pas question de partir avant que le maréchal ne part, insistent les révolutionnaires. En fin de soirée, des milliers de manifestants encerclent le siège du gouvernement. Si le maréchal cède, à qui sera le tour ?