Après une descente aux enfers qui aura duré toute la saison et une dernière défaite sans panache à domicile, le CA Bordj Bou Arréridj va découvrir la saison prochaine le purgatoire de la Ligue 2. Comme trop souvent cette saison, les hommes de Messaoudène ont rendu une copie bien trop pâle pour espérer rester en Ligue 1. Les spécialistes estiment que «cette descente est le fruit d'une lente dégringolade et d'une incapacité à mener à bien une gestion sportive et managériale claire depuis le début de saison». Les supporters du CABBA se sont dits «peinés» par la mésaventure bordjienne. Salah Bouda, ancien président du CABBA et l'un des dirigeants et fondateurs du club, compatit également. «Je suis très triste pour ce club», a-t-il déclaré. Après la défaite à domicile contre le WAT (0-1), le coach a pour la première fois reconnu que «l'équipe n'était pas au niveau de la Ligue 1». Ce constat était connu depuis longtemps, par tout le monde d'ailleurs, mais le CABBA, à une journée de la fin du championnat ne compte que 8 victoires, 5 nuls et 17 défaites à la 30e journée, une plus mauvaise défense et une plus faible attaque. Au manque de dirigeants compétents et de joueurs de haut niveau, le club a cependant ajouté un brin de galéjade. Avant même le début de saison en effet, le CABBA était déjà en crise. L'entraîneur Azziz Abbès, auteur de plusieurs exploits, a été désavoué, Mouassa assure le recrutement et les premiers matchs avant d'être remplacé par Saïd Belkacem, après un intermède du franco-espagnole Lozano abandonnait dans le même temps le navire et à la fin faire appel à Zekri. Il fallait quand-même, le championnat largement commencé, construire une équipe et réussir l'amalgame d'une vingtaine de recrues dont la complémentarité échappait à beaucoup. Ils ont été présentés comme des grands mais ne firent que traverser les Hauts Plateaux sans guère l'aimer. Partagé, en outre, entre deux clans ou plusieurs et à la recherche d'une identité, le CABBA décidément, n'était pas au niveau. Seule consolation : la Ligue 2 va peut-être être une gifle pour se ressaisir et penser à une école de formation, un club professionnel au sens propre du mot, une gestion collective et surtout avoir de l'amour pour ce club. «La relégation du CABBA, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le football algérien et pour la région. Après, s'ils sont descendus, c'est qu'ils l'ont sans doute mérité. C'est dommage parce qu'un club comme le CABBA doit rester en L1. C'est dommage aussi pour les supporters bordjiens. C'est un moment douloureux et j'espère qu'ils vont vite se remettre et qu'ils vont remonter tout de suite. Le CABBA n'est pas un club de Ligue 2», dira Farid Laïdani, un ancien joueur du CABBA. La question est sur toutes les lèvres : faut-il reconstruire le club avec la même équipe dirigeante et les mêmes joueurs ainsi que le staff technique, maintenant que le club est relégué en Ligue 2 ? Même les supporters de la première heure pour un club professionnel commencent à douter du bien-fondé d'un investissement pharaonique supporté par l'Etat.