Avec de la volonté et de fortes convictions religieuses, le jeûne devient non pas une épreuve difficile, mais une partie de plaisir, même en ce mois de canicule. Les plus fervents pratiquants, loin d'être des fanatiques, vivent le mois sacré avec philosophie, considérant qu'il s'agit d'une obligation que Dieu nous a imposée pour nous tester notre capacité à croire en Lui, à suivre ses préceptes à la lettre, à pratiquer la religion avec sincérité. Avec de la volonté et de fortes convictions religieuses, le jeûne devient non pas une épreuve difficile, mais une partie de plaisir, même en ce mois de canicule. La pratique religieuse s'est perpétuée depuis des siècles grâce aussi à cette harmonie entre les membres de la communauté musulmane qui se soutiennent dans les moments difficiles par des comportements exemplaires, un esprit de solidarité, un sourire à défaut de rien d'autre, la sadaqa pour les pauvres, la bonté à l'égard des parents. Comment cette ambiance religieuse est-elle vécue au sein d'une famille ? Par le cheminement spirituel transmis des parents aux enfants pour se rapprocher de Dieu. Se rapprocher de Dieu, c'est accomplir comme il se doit les devoirs religieux comme la prière, le jeûne, l'accomplissement de la sadaqa avec un esprit d'altruisme et de compassion par crainte de Dieu, la chahada, le pèlerinage à La Mecque si les conditions le permettent. Vivre l'islam au sein d'une famille, c'est être dans une relation de respect des parents pour les enfants et inversement. Mais les aînés sont omniprésents dans cet univers familial : ils ont la lourde charge d'être des initiateurs en pratique religieuse, des éducateurs créateurs d'épanouissement pour les enfants, des gestionnaires vigilants pour que soit évitée toute forme d'écart de conduite et de gaspillage. Dieu est contre le gaspillage et toute forme de délit dus à la défaillance des parents qui n'ont pas su accomplir leur devoir d'éducateurs. Dieu demandera des comptes à ceux qui n'auront pas pris au sérieux leurs devoirs de parents. Cela signifie qu'éduquer les enfants est une lourde responsabilité qu'il faut savoir assumer si vous ne voulez pas que votre progéniture se retourne contre vous, dès qu'elle devient adulte. L'initiation des enfants au jeûne fait partie de l'éducation des parents. Nous tous, nous savons comment nous avons appris à faire carême, moyennant récompenses en victuailles de la part des nôtres qui nous préparaient à devenir des croyants convaincus. Des enfants élevés dans cette ambiance de ferveur religieuse savent se montrer reconnaissants vis-à-vis de leurs parents qui leur ont ouvert la voie de la foi et de la raison, conformément aux paroles de Dieu qui dans la sourate «Le voyage nocturne», versets 23 et 24, donne aux jeunes les recommandations suivants : «Incline vers eux l'aile de la tendresse et dis : mon Seigneur ! sois miséricordieux envers eux, comme ils l'ont été envers moi lorsqu'ils m'ont élevé quand j'étais un enfant.» (S. 24) «Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui. Il a prescrit la bonté à l'égard de vos père et mère. Si l'un d'entre eux ou bien tous les deux ont atteint la vieillesse près de toi, ne leur dis pas : Fi, ne les repousse pas, adresse leur des paroles respectueuses». (V. 23) Un univers social fondé sur un cadre moral et spirituel Les Africains n'ont pas eu tort de dire que l'éducation d'un enfant est l'affaire de tout un village. Belle citation de tous les temps et universellement admise. En contexte musulman, on peut dire que la foi se raffermit lorsque l'environnement social s'implique en offrant un cadre favorable pouvant susciter des modèles de conduite en terre d'islam. La société musulmane doit aussi veiller à la transmission des valeurs religieuses. Le Coran lui-même, s'il est bien compris, doit être un guide unique pour qui veut devenir un vrai musulman. Chaque sourate apporte un plus de connaissances sur la bonne voie à suivre. Il suffit de lire attentivement et d'interpréter objectivement. Dans la sourate Luqman, nous relevons ces deux versets importants pour ceux qui ont des doutes sur la manière de se comporter vis-à-vis des autres. Ils sont à interpréter avec beaucoup de perspicacité en raison des nombreux non-dits, présupposés, paraboles : «Ne détourne pas ton visage des hommes. Ne marche pas sur la terre avec arrogance. Dieu n'aime pas l'insolent plein de gloriole. Sois modeste en ta démarche ; modère ta voix ; la voix la plus désagréable est celle de l'âne.» (V. 18-19) La société est donc un tout dont l'influence est déterminante pour chaque individu, partie intégrante d'un ensemble. Les nuits de taraouih durant le mois de ramadhan n'ont-elles pas pour but de réunir les pratiquants dans les mosquées du monde musulman pour leur faire entendre le Coran sourate après sourate. Il existe des situations, événements exceptionnels qui contribuent au rapprochement des hommes ou des femmes en général et des croyants en particulier. Heureusement, car nul ne peut se vanter de se passer des autres. Sans le médecin, le boulanger, l'épicier, le marchand de légumes, le conducteur d'autobus ou de taxi, il n'y a point de vie. En pays musulman, la vie communautaire est indispensable à l'équilibre social et psychologique de chacun et de tous.