La diversification des sources de financement de l'économie algérienne été le mot d'ordre de la série de propositions soumise au ministère des Finances par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB). La commission a entre autres proposé l'amendement du règlement général de la Bourse d'Alger pour son ouverture aux PME ainsi que leurs promoteurs en Bourse. L'économie du pays se retrouve aujourd'hui financée essentiellement par les banques, le budget de l'Etat ainsi que par le recours aux avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR) et n'oublions pas, par des recettes supplémentaires du pétrole, ce qui freine le développement de l'économie nationale. Aussi, le recours à d'autres sources de financement et le développement de l'investissement privé, qui laisse a désiré, se présente comme étant la solution a adopté. En ce sens, le COSOB a soumis une série de proposition à la tutelle (ministère des finances), à l'instar de celle liée à une modification du règlement relatif aux OPCVM (organisme de placement collectif en valeur mobilière) pour autoriser la délégation de gestion des OPCVM à des sociétés professionnelles qui seront agrées par la commission. «Cette réforme à court terme vise à relancer le marché financier en Algérie qui, actuellement, ne participe pas encore au financement de l'économie, malgré quelques actions isolées en matière de levée de fonds par des entreprises nationales et étrangères», a indiqué Noureddine Ismaïl, P-DG de la commission. Cette démarche sera suivie par un plan de modernisation et de développement du marché financier à moyen terme pour augmenter la contribution de ce marché dans le financement des entreprises publiques et privées. Noureddine Ismaïl a considéré ce plan comme une «réforme stratégique qui sera menée avec des experts internationaux dans l'objectif de développer un marché financier, transparent et pérenne tel que exigé par les standards internationaux», a-t-il estimé. A côté, et pour veiller au bon déroulement de ce plan, l'unité de gestion chargée de cette mission sera installée dès septembre prochain et sera financée en partie par le PNUD. «Le projet se trouve actuellement en phase d'évaluation devant aboutir sur une conception du modèle du marché financier à développer en Algérie», a-t-il expliqué. Soulignons que ces propositions interviennent suite à l'audience du ministre des Finances, Karim Djoudi, lundi dernier, par le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui a interpellé le gouvernement sur l'importance de dynamiser davantage le marché financier et de mobiliser l'épargne et diversifier les sources de financement de l'entreprise économique. Sachant que le développement du marché financier constitue le cheval de bataille des autorités qui veulent faire contribuer davantage ce marché dans le financement de l'économie. Rappelons que durant l'année dernière, il n'a été enregistré qu'une seule opération d'augmentation de capitale, initiée par la compagnie privée Alliance Assurances pour un montant de 1,4 milliard de dinars. D'autres part, les investissements publics de 286 milliards de dollars, qui seront alloués sur cinq ans au titre du programme quinquennal 2010-2014 seront la principale source de la croissance du pays en attendant la relance du marché financier.