Devant l'ampleur qu'a pris le phénomène des gangs spécialisés et des agressions dans les quartiers, sur les plages, les axes routiers et un peu partout, la gendarmerie nationale a initié de nouveaux plans d'intervention afin de freiner cette atteinte dangereuse à la sécurité publique. A Alger, 2 300 hommes ont été mobilisés en renfort dans les unités opérationnelles pour le Ramadhan, un mois où un important mouvement de personnes est enregistré, surtout cette année il coïncide la période des vacances. Selon le bilan bimensuel de cette institution, rien que pour les 15 premiers jours du mois, 7 réseaux de malfaiteurs spécialisés dans les agressions, vols qualifiés, détention et commercialisation de stupéfiants, faux et usage de faux, immigration clandestine et escroquerie ont été démantelés, impliquant 32 personnes. Il s'agit, entre autres, d'une bande de cinq délinquants spécialisée dans le vol qualifié de locaux commerciaux pour revendre les marchandises au marché de Boufarik opéraient, notamment à Tassala El-Mardja (Birtouta). A la gare d'Essemar, quatre personnes ont été arrêtées pour détention et commercialisation de drogue et neuf autres pour contrefaçon de monnaie et écoulement de faux billets dans différentes wilayas (103 millions en faux billets saisis). De même, à Bouzaréah, une bande de trois malfaiteurs a été neutralisée après avoir commis des vols qualifiés, dont celui de bijoux en or d'une valeur de 170 millions. Selon le colonel Ghali Belaksir, nouveau commandant de groupement de gendarmerie d'Alger, la situation sécuritaire s'est nettement améliorée en cette période par rapport à la même période de l'année précédente et ce, en matière d'affaire de criminalité enregistrées en général et les cas d'agression en particulier. Cette «régression notable» du nombre d'agressions a été réalisée, explique l'intervenant, par le renforcement du dispositif des forces armées sur le terrain, l'adaptation des plans d'action aux différentes formes de délinquance et surtout grâce à la mobilisation des sections de sécurité et d'intervention (SSI) et l'utilisation du système Runitel pour l'orientation des unités vers les lieux suspects à partir de la salle des opérations. En effet, toute situation suspecte signalée au commandement des opérations est prise en charge par ce système, qui sert à la fois à localiser ces lieux et à coordonner l'intervention des forces sur le terrain par l'avertissement de la patrouille la plus proche. Il s'agit, également, de maintenir le plan de sécurité estival Delphine pour la surveillance des plages, des lieux de détente et des axes routiers en plus de son adaptation aux mouvements spécifiques au mois de Ramadhan, dont la présence massive des citoyens au niveau des marchés, des mosquées, des gares routières et, aussi, dans les complexes touristiques et les endroits réputés par les soirées ramadhanesques. A Sidi-Fredj, cité à titre d'exemple, le commandant Atallah, chef de compagnie de Zeralda, a prévu un renfort de dizaines d'hommes mobilisés depuis le début du mois avec un renfort supplémentaire de 200 gendarmes durant les week-ends, notamment au niveau du Casif, la Kheima et le port de plaisance. Près d'un million d'appels sur le 10 55 A noter, par ailleurs, qu'au cours de la première quinzaine du mois, les gendarmes d'Alger ont procédé à l'identification via le système d'identification biométrique AFIS de 52 518 personnes, dont 42 étaient recherchées en vertu de différents mandats de justice et 20 584 véhicules, dont deux ont été volés. L'autre méthode importante dans la lutte contre la criminalité au niveau national est la mise en service du numéro vert 10 55 permettant aux citoyens d'être en contact permanent avec la gendarmerie, en signalant toute anomalie constatée en matière de sécurité publique ou routière. Cette ligne libérée en février dernier a enregistré, jusqu'au 8 août en cours, 757 119 appels, dont 485 054 durant la journée et 272 115 en pleine nuit. Il s'agit, notamment, de 2 532 appels au secours contre une menace contre des individus et des biens, 8 632 appels pour dénoncer des actes de contrebande, de trafic de stupéfiants, de banditisme et même de terrorisme, 3 689 signalant des accidents de la route et 5 776 autres appels s'agissant de demande d'aide concernant l'état des routes, des demandes de recrutements… Pour ce qui est du nombre d'interventions sur le terrain suite à des appels, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, responsable de la communication au commandement de la gendarmerie, a compté 2 973 interventions dont 133 se sont conclues par des résultats immédiats (répression du crime et arrestation) et 4 093 ont été transférés vers les services compétents, à savoir la police, la Protection civile et les services de santé. Le cadre de la gendarmerie a, par ailleurs, rappelé que la lutte contre le crime pour son institution ne compte plus entièrement sur les plaintes déposées par les citoyens mais privilégie davantage l'initiative d'aller vers les criminels avec une occupation du terrain à la fois dissuasive et préventive sans oublier le travail important de proximité avec les citoyens en général et de sensibilisation en destination de la population juvénile et ce, en coordination avec le mouvement associatif et les comités de quartiers.