La guerre de leadership se poursuit au FLN. Cette fois-ci c'est Abderrahmane Balayât, un proche de Abdelaziz Belkhadem, l'actuel secrétaire général du FLN, qui se distingue. Comme à son habitude, il a mis, encore une fois, le pied dans le plat en qualifiant d'illégales les activités des redresseurs. C'était la semaine écoulée à Annaba, où il s'était rendu pour une visite à l'amphithéâtre du département d'architecture à Chaïba dans la commune de Sidi Amar, prévu où le FLN version Belkhadem envisage d'organiser son université d'été. Belayat ignorait certainement que Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a émis une fin de non-recevoir à une demande faite par le MSP pour organiser une manifestation similaire dans l'enceinte de la même université. Donnera-t-il son accord au FLN, alors que pour argumenter son refus au parti d'Aboujerra Soltani, il avait avancé la préparation de la rentrée universitaire 2011/2012 ? A Annaba, Belayat n'a rien dit d'autre, et ce, même lorsqu'il a été interpellé par un des redresseurs. Belayat a, tout simplement, feint ne pas l'entendre, lui reprochant tout de même la présence au comité central d'un grand nombre de repris de justice qui, plus est, n'ont jamais été militants au FLN. Il faut dire que cet ancien ministre de l'Hydraulique et de l'Habitat, deux secteurs qu'il a mis à genoux par des décisions contradictoires, n'a pas admis que les redresseurs de Salah Goudjil aient pu rallier à eux la majorité des militants d'Annaba. Il a également constaté le champ dévasté d'un FLN où la tendance Abdelaziz Belkhadem, c'est-à-dire la sienne, a perdu le leadership. Cette tendance s'était livrée une guerre sans merci par Zitouni et Bendjedid interposés. Chacun des deux prétendait parler au nom de Belkhadem pour s'approprier la paternité de l'organisation de l'hypothétique université d'été. Le premier est un sénateur imposé par Belkhadem. Depuis son élection, il est resté coupé de la réalité populaire locale, dont il ignore à ce jour la moindre préoccupation. Le second est président de l'Assemblée populaire communale d'El-Hadjar. Il a perdu sa crédibilité au lendemain de son volteface après avoir rallié le camp des redresseurs de Salah Goudjil, où il avait assisté et animé plusieurs réunions. Le comportement de ces deux personnages est à l'origine du ralliement aux redresseurs de 1 860 militants sur les 3 500 que comptait le FLN du temps de sa splendeur. Le reste est composé soit de démissionnaires tacites qui ne veulent plus entendre parler de militantisme, soit d'une minorité d'opportunisme qui croit toujours en le pouvoir de l'ancien chef du gouvernement dans la perspective des locales de 2012. Ces derniers font dans l'activisme allant jusqu'à vouloir organiser les 8, 9 et 10 septembre prochain l'Université d'été du parti. L'autre argument et non des moindres qui plaide pour sa non-organisation à Annaba de cette manifestation politique serait la menace exprimée par les redresseurs. Elle est à prendre au sérieux, car s'agissant de l'utilisation de la force pour s'opposer à la tenue de cette université sous la direction d'Abdelaziz Belkhadem. Chez les redresseurs, l'on se dit prêt à relever tous les défis pour faire admettre l'option de la majorité des militants FLN. «Nous serons présents en force sur les lieux prévus pour empêcher cette université d'été de se tenir. Nous représentons la majorité. En tant que tel, s'il y a une illégalité comme l'affirme Belayat, elle est à chercher dans le lot des repris de justice sollicités par Abdelaziz Belkhadem pour lui permettre d'accaparer le poste de secrétaire général», a affirmé Abderahim Guehria Mouhafed de la takwimya FLN du Mouvement de redressement et de l'authenticité à Annaba. Il n'est pas le seul à exprimer pareille déclaration de guerre. Le branle-bas de combat est réel dans le rang des redresseurs. A ce niveau, l'on appelle à un «assaut» pour la reprise du siège de la Mouhafada sur le Cours de la Révolution. Un siège qui avait été réoccupé par la force au mois de juin dernier par Zitouni. «Au cas où Zitouni et consorts persisteront dans leur démarche d'organiser cette manifestation du 8 au 10 septembre prochain, ils auront affaire aux véritables militants du FLN. Ils viendront de toutes les régions d'Algérie.» C'est en ces termes que s'est exprimé Abderahim Guehria. Ce sentiment de révolte des redresseurs est, d'une certaine manière, l'expression que l'on est prêt à toutes les transgressions pour rattraper l'irréparable. La démarche est nationale. Elle a pour objectif de mettre un terme à l'activisme d'Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti FLN. A Annaba comme ailleurs dans toutes les wilayas, les redresseurs se consolident, s'installent et se préparent aux prochaines échéances sous l'étiquette FLN. C'est d'ailleurs dans ce cadre qu'ils ont lancé une opération de collecte des signatures à travers les 48 wilayas pour l'organisation d'un congrès national extraordinaire du FLN. En attendant, le mouvement pour le redressement et l'authenticité du FLN continue d'enregistrer de bruyants ralliements et d'inespérés transfuges, las de l'immobilisme de leurs partis politiques respectifs.