Abdelaziz Belkhadem a affirmé que «rien ne pourra être réalisé en dehors des structures du parti». «Aucun militant ne doit agir en dehors des kasmas et des mouhafadhas ou prendre de décision sans la volonté du FLN», a-t-il asséné. Le secrétaire général du FLN n'y est pas allé par quatre chemins pour contre-attaquer le mouvement de redressement du parti. Dans un discours court et cru, prononcé à l'ouverture, hier à Alger, des travaux de la session extraordinaire du comité central (CC), il a fait comprendre que la protesta des redresseurs est uniquement électoraliste. Prônant plus d'autorité, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que «rien ne pourra être réalisé en dehors des structures du parti. Aucun militant ne doit agir en dehors des kasmas et des mouhafadhas ou prendre de décision sans la volonté du FLN». Il s'exprimait, semble-t-il, en position de force. Et il n'a pas été tendre avec ses amis d'autrefois. «Goudjil et consorts n'ont que des visées électoralistes», a-t-il lancé. Avant d'entrer dans le vif du sujet, M. Belkhadem a voulu relater sa version des rencontres avec les redresseurs. Ces derniers avaient, pour rappel, rendu public, vendredi, le contenu de leurs discussions avec le SG du FLN. «Lors de la première rencontre, Salah Goudjil avait demandé l'assainissement du CC, estimant que des membres ne remplissent pas les critères pour y siéger. Je lui ai demandé la liste des membres auxquels il faisait allusion. Il m'a répondu qu'il était dans l'incapacité de me la remettre. Je lui ai précisé que c'était le 9e congrès qui a désigné les membres du CC et qu'ils ne seraient remplacés que par ce même congrès. Devant son refus de constituer la liste, je lui ai proposé la création d'un groupe pour étayer la question. M. Goudjil a rejeté cette idée. Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas agir seul, car le SG ne peut pas prendre de décisions sans consulter l'exécutif du parti», a-t-il expliqué. Au cours de la deuxième rencontre, a ajouté Abdelaziz Belkhadem, «rien de nouveau n'a été enregistré. C'était toujours la même obstination à refuser les offres pour trouver une issue». Ce faisant, il a estimé que «les redresseurs ne sont pas porteurs d'un projet de société ou politique». «Seules les élections les intéressent. Ils sont loin de nos orientations idéologiques. Lors des entrevues, ils tenaient un discours ennuyeux, haineux et sans intérêt. Certains veulent la reconstitution des structures du parti, alors que d'autres ont quitté le FLN depuis des années», a-t-il tonné. En réalité, poursuit-il, «leurs idées sont devenues l'expression de simples vecteurs de sous-traitants au profit de forces occultes qui finiront par apparaître au grand jour». Pour lui, «si les redresseurs veulent se présenter au nom du parti, ils doivent s'adresser à ses structures. Mais dans le cas où ils préfèrent se présenter en tant candidats indépendants ou au nom d'autres partis politiques, comme suggéré par Salah Goudjil, il ne restera alors plus grand-chose à nous dire». Dans la foulée, Abdelaziz Belkhadem s'est montré catégorique : «Celui qui vit dans les rêves doit désormais se réveiller.» Il a indiqué que face à la crise qui secoue sa formation membre de l'Alliance présidentielle, «des partis ont exploité ce malentendu pour nuire au FLN». Et d'enchaîner : «Ce sont des structures sans âme.» Reconquérir les assemblées A l'occasion de cette réunion, le FLN a procédé à l'installation de deux commissions en vue de préparer les échéances électorales de 2012. A cet effet, une commission nationale de conseils sera mise sur pied pour tracer une feuille de route. La stratégie sera élaborée pour «reconquérir des assemblées et consolider la présence du parti dans différentes instances élues», souhaite le SG du FLN. Cette stratégie sera examinée et débattue en session ordinaire du comité central. Quant à l'université d'été, «elle se tiendra probablement après le mois de Ramadhan», selon Belkhadem. Enfin, notons que 298 membres du CC étaient présents à cette session extraordinaire ; 24 absents ont envoyé des procurations, 16 membres n'ont pas justifié leur absence (il s'agit des redresseurs) et 2 sont décédés ainsi que 2 membres du Conseil constitutionnel qui ont gelé leur activité.