Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a lancé, mardi, une nouvelle commission d'enquête sur la répression en Syrie, y compris sur de possibles crimes contre l'humanité. Les 47 membres de l'institution ont adopté à une large majorité une résolution présentée par l'Union européenne, les Etats-Unis et des pays arabes, dont l'Arabie Saoudite. Selon le décompte des voix, 33 pays ont voté en faveur, quatre ont voté contre et neuf se sont abstenus. Les quatre pays qui ont voté contre sont la Russie, la Chine, l'Equateur et Cuba, rejetant toute ingérence dans les affaires intérieures de Damas. La Libye, suspendue cette année, n'a pas pris part au vote. «La résolution est adoptée», a déclaré l'ambassadrice d'Uruguay, Laura Dupuy Lasserre, qui préside le Conseil. Il s'agissait de la seconde réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme des Nations unies consacrée à la Syrie cette semaine. Le Conseil a condamné «des violations graves et systématiques des droits de l'homme par les autorités syriennes, telles que l'usage excessif de la force, la mort et la persécution des manifestants et des défenseurs des droits de l'homme». L'ambassadeur de Syrie aux Nations unies à Genève, Fayçal Khabbaz Hamoui, a condamné le vote de la résolution qu'il juge partiale. «Cette résolution confirme la détermination de condamner politiquement la Syrie et d'ignorer les tentatives de réformes dans le pays», a-t-il déclaré avant le vote. Lundi, lors d'une première réunion extraordinaire, la Syrie a été vivement condamnée par les Occidentaux et les pays arabes pour la répression sanglante des manifestations menées contre le régime du président Bachar al-Assad. Le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, a déclaré à l'occasion de cette réunion que plus de 2 200 personnes avaient été tuées en Syrie depuis le début de la répression au mois de mars.