Le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a eu, hier, des discussions avec le président du conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril, en visite à Tunis. La rencontre, il y a lieu de le noter, intervient au lendemain de la tenue à Paris de «la conférence de soutien à la Libye nouvelle». Les entretiens ont porté sur «la sécurité bilatérale dans la période actuelle qui revêt un caractère urgent», selon Jibril. Le responsable du CNT a indiqué qu'il a été notamment question de promouvoir «un dialogue entre les jeunes égyptiens, libyens et tunisiens afin de favoriser un nouveau discours entre eux pour la mise en place d'une plateforme définissant les contours de leurs nouveaux Etats». Le général tunisien Rachid Ammar, chef d'état-major interarmées, et le ministre de l'Intérieur, Habib Essid, ont assisté aux entretiens entre MM. Essebsi et Jibril. La Tunisie, qui a reconnu le CNT le 21 août, a accueilli près de 100 000 Libyens qui ont fui leur pays. Par ailleurs, l'ambassadeur de Turquie à Tripoli, Ali Kemal Aydin, le premier diplomate à revenir en Libye, a annoncé que son pays est disposé à apporter son aide à la Libye «dans sa transition vers la démocratie». Il a lancé un appel à l'adresse de la famille de Kadhafi, dans lequel il déclare que «nous attendons de la famille de Kadhafi qu'elle se rende à la justice libyenne», ajoutant par la même occasion qu'«ils n'ont aucune autre option». Une déclaration qui intervient quelques jours après la prorogation d'une semaine du délai accordé par le CNT à la ville de Syrte au moment où les frappes de l'Otan se poursuivent en Libye. D'un autre côté, au lendemain de la déclaration de Ban Ki-moon, à partir de Paris, de l'envoi d'une mission civile en Libye, son émissaire spécial, Ian Martin, a entamé hier une visite à Tripoli où il aura des discussions avec des responsables du CNT. «Je suis venu discuter avec le CNT comment l'ONU peut aider de la meilleure façon possible à bâtir l'avenir», a déclaré M. Martin à la presse. Le déplacement d'Ian Martin à Tripoli vise à tracer les voies d'une mission pour la planification post-conflit. L'émissaire de Ban Ki-moon a déclaré que «le destin de la Libye doit demeurer absolument entre les mains du peuple libyen», et ce, à moins d'une semaine de l'éventuelle réunion du Conseil de sécurité sur la Libye. Cela étant, la course des pays riches pour l'acquisition de contrats juteux en Libye s'annonce d'ores et déjà rude, d'autant plus qu'elle a été à l'origine de l'entrée en force de l'Otan afin de «sauver des vies humaines».