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La chute de Kadhafi préméditée
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Thierry Meyssan met a nu le clan saoudien, les Sudairi, qui est au cœur de la vague contre-révolutionnaire lancée au Proche-Orient par les Etats-Unis et Israël.
En quelques mois, trois gouvernements pro-occidentaux ont chuté dans le monde arabe : le Parlement a renversé le gouvernement de Saad Hariri au Liban, tandis que des mouvements populaires ont chassé Zine El-Abbidine Ben Ali de Tunisie, puis arrêté Hosni Moubarak en Egypte. Ces changements de régime s'accompagnent de manifestations contre la domination états-unienne et le sionisme. Ils profitent politiquement à l'Axe de la Résistance, incarné au plan étatique par l'Iran et la Syrie, et au plan infra-étatique par le Hezbollah et le Hamas. Pour mener la contre-révolution dans cette région, Washington et Tel-Aviv ont fait appel à leur meilleur soutien : le clan des Sudairi, qui incarne plus que nul autre le despotisme au service de l'impérialisme. Qui sont les Sudairi ? Vous n'en avez peut-être jamais entendu parler, pourtant les Sudairi constituent l'organisation politique la plus riche du monde depuis plusieurs décennies. Les Sudairi, ce sont parmi les cinquante-trois fils du roi Ibn Séoud, fondateur de l'Arabie saoudite, les sept qui ont été enfantés par la princesse Sudairi. Leur chef de file était le roi Fahd, qui régna de 1982 à 2005. Ils ne sont plus que six depuis sa mort. L'aîné, c'est le prince Sultan, ministre de la Défense depuis 1962, 85 ans. Le plus jeune, c'est le prince Ahmed, ministre adjoint de l'Intérieur depuis 1975, 71 ans. Depuis les années 1960, c'est leur clan qui a organisé, structuré, financé, les régimes fantoches pro-occidentaux du «Moyen-Orient élargi». Un retour en arrière est indispensable L'Arabie saoudite est une entité juridique créée par les Britanniques durant la Première Guerre mondiale pour affaiblir l'Empire ottoman. Bien que Lawrence d'Arabie ait inventé le concept de « nation arabe », il n'est jamais parvenu à faire de ce nouveau pays une nation, et encore moins un Etat. C'était, et c'est toujours, la propriété privée de Séoud. Ainsi que l'a montré l'enquête judiciaire britannique lors du scandale Al-Yamamah, au XXIe siècle, il n'existe pas encore de comptes bancaires ni de budget du royaume ; ce sont les comptes de la famille royale qui servent à administrer ce qui reste leur domaine privé. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni n'ayant plus les moyens de son impérialisme, ce territoire passa sous suzeraineté états-unienne. Le président Franklin D. Roosevelt conclut un accord avec le roi Ibn Séoud : la famille des Séoud garantissait l'approvisionnement en pétrole des Etats-Unis qui, en échange, garantissaient l'aide militaire nécessaire au maintien des Séoud au pouvoir. Cette alliance est connue sous le nom d'Accord du Quincy, car négociée à bord du navire du même nom. C'est un accord, pas un traité, car il ne lie pas deux Etats entre eux, mais un Etat et une famille. Le roi fondateur, Ibn Séoud, ayant eu 32 épouses et 53 fils, de graves rivalités entre successeurs potentiels ne tardèrent pas à se faire jour. Aussi fut-il tardivement décidé que la couronne ne se transmettrait pas de père en fils, mais de demi-frère en demi-frère. Cinq fils d'Ibn Séoud sont déjà montés sur le trône. Le roi actuel, Abdallah Ier, 87 ans, est un homme plutôt ouvert d'esprit, bien que totalement déconnecté des réalités contemporaines. Conscient que le système dynastique actuel va à sa perte, il souhaite réformer les règles de succession. Le souverain serait alors désigné par le Conseil du royaume - c'est-à-dire par des représentants des diverses branches de la famille royale - et pourrait être d'une plus jeune génération. Cette sage idée ne fait pas l'affaire des Sudairi. En effet, compte tenu des diverses renonciations au trône pour raison de santé ou par sybaritisme, les trois prochains postulants appartiennent au clan : le prince Sultan —déjà nommé— ministre de l'Intérieur, 85 ans ; le prince Nayef, ministre de l'Intérieur, 78 ans, et le prince Salman, gouverneur de Riyad, 75 ans. Si elle devait être appliquée, la nouvelle règle dynastique le serait à leur détriment. On comprend donc que les Sudairi, qui n'ont jamais porté dans leur cœur leur demi-frère, le roi Abdallah, le haïssent désormais. On comprend aussi qu'ils ont décidé de jeter toutes leurs forces dans la bataille actuelle. Le retour de Bandar à la fin des années 1970, le clan des Sudairi était dirigé par le prince Fahd. Il remarqua les rares qualités d'un des enfants de son frère Sultan : le prince Bandar. Il l'envoya négocier des contrats d'armement à Washington et apprécia la manière dont il acheta l'accord du président Carter. Lorsque Fahd monta sur le trône, en 1982, il fit du prince Bandar son homme de confiance. Il le nomma attaché militaire, puis ambassadeur à Washington, poste qu'il occupa tout au long du règne, jusqu'à son renvoi brutal par le roi Abdallah, en 2005. Fils du prince Sultan et d'une esclave libyenne, le prince Bandar est une personnalité brillante et sans scrupules qui a su s'imposer au sein de la famille royale malgré le déshonneur attaché à son origine maternelle. Il est aujourd'hui le bras agissant des gérontocrates du clan Sudairi. Durant son long séjour à Washington, le prince Bandar s'est lié d'amitié à la famille Bush, particulièrement à George H. Bush avec qui il était inséparable. Ce dernier aime à le présenter comme le fils qu'il aurait aimé avoir, au point qu'on le surnomme dans la capitale « Monsieur Bandar Bush ». Ce que George H. - ancien directeur de la CIA , puis président des Etats-Unis - apprécie le plus chez lui, c'est son goût pour l'action clandestine. « Mr. Bandar Bush » s'est intégré dans la haute société états-unienne. Il est aussi bien administrateur à vie de l'Institut Aspen que membre du Bohemian Grove. Le public britannique a découvert son existence lors du scandale Al-Yamamah : le plus grand contrat d'armement de l'histoire et aussi la plus importante affaire de corruption. Durant une vingtaine d'années (1985-2006), British Aerospace, bientôt renommé BAE Systems, a vendu pour 80 milliards de dollars d'armement à l'Arabie saoudite tout en reversant discrètement une partie de cette manne sur les comptes bancaires d'hommes politiques saoudiens et probablement britanniques, dont 2 milliards de dollars pour le seul prince Bandar. C'est que Son Altesse a beaucoup de frais. Le prince Bandar a repris à son compte nombre de combattants arabes levés par les services secrets saoudiens et pakistanais durant la Guerre froide pour combattre l'Armée rouge en Afghanistan à la demande de la CIA et du MI6. Bien sûr, la figure la plus connue de ce milieu n'était autre que le milliardaire anti-communiste devenu guru jihadiste, Oussama Ben Laden. Il est impossible de dire précisément de combien d'hommes dispose le prince Bandar. Au fil du temps, on voit sa main dans de nombreux conflits et actes de terrorisme dans tout le monde musulman, du Maroc au Xinkiang chinois. À titre d'exemple, on se souvient de la petite armée qu'il avait implantée dans un camp palestinien libanais, à Nahr el-Bared, sous le nom de Fatah al-Islam. La mission de ces combattants était de soulever les réfugiés palestiniens, majoritairement sunnites, de proclamer un émirat indépendant et de combattre le Hezbollah chiite. L'affaire tourna mal, les salaires des mercenaires n'ayant pas été payés à temps. En définitive, en 2007, les hommes du prince Bandar se retranchèrent dans le camp. 30 000 Palestiniens furent obligés de fuir, tandis que l'armée libanaise livra bataille durant deux mois pour reprendre le camp. Cette opération coûta la vie à 50 mercenaires, à 32 civils palestiniens et à 68 soldats libanais. Les légions des Sudairi Les Sudairi ont décidé de lancer la contre-révolution tous azimuts. En Egypte où ils finançaient d'une main les Moubarak, de l'autre les Frères musulmans, ils ont désormais imposé une alliance entre la confrérie et les officiers pro-américains. Dans ce contexte, des violences ont été perpétrées contre les minorités religieuses. Ainsi deux églises coptes ont été brûlées. Loin de punir les agresseurs, le Premier ministre leur a donné un gage : il a démis de ses fonctions le gouverneur qu'il venait de nommer dans la province de Qenna, le respecté général Imad Mikhael… parce que celui-ci n'est pas musulman sunnite, mais chrétien copte. En Libye, les Sudairi ont transféré des combattants armés en Cyrénaïque avant que les Franco-Britanniques ne donnent le signal de l'insurrection contre le pouvoir de la Tripolitaine. Ce sont eux qui ont distribué des armes et des drapeaux rouge-noir-vert à l'étoile et au croissant, symboles de la monarchie senoussi, protectrice historique des Frères musulmans. Leur objectif est d'en finir avec le trublion Kadhafi et de restaurer le prince Mohammed sur le trône de ce qui était jadis le Royaume-Uni de Libye. C'est le Conseil de coopération du Golfe qui, le premier, a demandé une intervention armée contre le gouvernement de Tripoli. Et c'est, au sein du Conseil, la délégation saoudienne qui a conduit les manœuvres diplomatiques pour que la Ligue arabe cautionne l'attaque par les armées occidentales. De son côté le colonel Kadhafi avait assuré dans plusieurs discours qu'il n'y avait pas de révolution en Cyrénaïque, mais que son pays devait faire face à une opération de déstabilisation d'Al Qaïda ; des propos qui ont fait sourire, à tort, et qui furent confirmés par le commandeur de l'US Africom en personne : on se souvient du malaise du général Carter F. Ham, commandant des premières opérations militaires états-uniennes avant qu'il ne soit relevé par l'OTAN. Il s'était étonné de devoir choisir ses cibles en s'appuyant sur des espions au sol connus pour avoir combattu les forces alliées en Afghanistan : en clair, les hommes de Ben Laden.

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