La Conférence internationale sur le partenariat sur la sécurité et le développement entre les quatre pays de la région du Sahel, Algérie, Mali, Niger et Mauritanie et les partenaires extra-régionaux a ouvert ses travaux hier à Alger. Outre les ministres des Affaires étrangères des pays du champ, Mali, Niger, Algérie et Mauritanie, la présence de délégations étrangères de haut niveau à cette conférence illustre la pertinence de sa tenue à Alger et la portée de ses travaux. Dans leurs allocutions, les chefs de la diplomatie du Mali, du Niger, d'Algérie et de la Mauritanie ont mis en exergue l'appropriation par ces pays d'une approche politique commune en matière de lutte contre le terrorisme et ses ramifications. Une approche traduite par la mise en place d'une architecture commune à divers niveaux sur la question. La conférence d'Alger sera l'opportunité de tracer la voie de la coopération des pays du champ avec leurs partenaires étrangers. A ce propos, si tout le monde s'accorde sur la scène internationale à souligner l'engagement pris dans la lutte contre le terrorisme et l'importance de la coopération bilatérale et multilatérale en la matière, la conférence d'Alger constitue le cadre idéal pour l'élaboration de cette coopération. Les représentants des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de l'Union européenne à la conférence d'Alger, dans leurs allocutions, ont eu à relever la teneur et la pertinence de l'approche politique commune des pays du champ en la matière. Si pour sa part la responsable américaine a souligné «la pertinence» de la tenue de cette conférence à Alger, son homologue du Royaume-Uni a relevé «la portée» du rôle joué par Alger avec ses voisins du champ en matière de lutte contre le terrorisme, ne manquant pas de conclure que «nous souhaitons que la conférence d'Alger aura à dégager les voies» d'une meilleure coopération des acteurs extrarégionaux en direction des pays du champ. De son côté, André Parant, en charge de l'Afrique à l'Elysée, tout en saluant la tenue de la conférence à Alger, a déclaré qu'«Alger a mené une lutte courageuse contre le terrorisme», en soulignant plus loin dans son allocution «le rôle primordial» des pays du champ dans leur lutte contre le terrorisme et ses ramifications et reconnaissant que «nul ne peut se substituer à eux». Cela étant, les ministres des Affaires étrangères des pays du champ ont mis en exergue la coopération avec les partenaires extra-régionaux, essentiellement en matière de formation, d'équipements et d'échange d'information et de renseignements, mais il n'en demeure pas moins que des réticences persistent à ce propos, d'autant plus que les pays puissants sont liés par la promotion de leurs stratégies géopolitiques. Ce qui est à l'origine des divergences entre l'approche politique des pays riches en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel à celle des pays du champ. La conférence internationale d'Alger devrait constituer le point départ d'un dialogue entre les pays du champ et leur partenaires extra-régionaux en vue de dégager les convergences et le consensus sur la teneur de ladite coopération. Un dialogue et une réflexion devant tracer les meilleurs voies pour cette coopération, sachant que les quatre pays du Sahel ont mis en place des mécanismes communs sur les plans militaire et politique et notamment défini les axes autour desquels le rôle de leurs partenaires devra s'articuler à savoir, formation, logistique, renseignement et soutien au développement.