L'année 2010 est une terrible période pour les jeunes harraga qui vivent toujours dans l'illusion d'avoir une bonne place en Europe, particulièrement l'Italie, alors que la réalité est tout autre : misère, calvaire et cauchemars..., c'est tout ce qui les attend là-bas. Hier dans la nuit, d'après des sources sécuritaires, plusieurs candidats, plus d'une quarantaine de personnes, à bord de quatre embarcations de fortune, ont été repérés au large des côtes de la ville d'El Kala puis encerclés par plusieurs unités des gardes-côtes algériennes. C'est grâce à la mère d'un jeune clandestin originaire de la cité de Sidi Aïssa à Annaba que les grades-côtes ont pu réagir à temps pour les intercepter après une course poursuite hollywoodienne. Ces jeunes candidats à l'émigration clandestine sont, pour la plupart, de jeunes chômeurs. Disparition de 19 candidats en mer Des parents de harraga de la ville d'Annaba avaient signalé à tour de rôle en septembre 2010 aux gardes-côtes la disparition de 19 candidats à l'émigration clandestine qui habitaient les quartiers populaires de la Plaine Ouest et de Boukhadra et qui avaient pris le large à bord d'une embarcation de fortune dans le but de rendre en Italie. Ces désespérés avaient embarqué à partir de la plage de Bagrate et, à ce jour, n'ont plus donné signe de vie. Une fois alertés, les gardes-côtes algériens ont aussitôt lancé des recherches dans le but de les retrouver et de les sauver surtout que la mer était très agitée, mais sans aucun résultat, nous a-t-on fait savoir. D'après certaines informations, en deux jours, 152 autres candidats à l'émigration clandestine à bord de quinze petites embarcations ont été interceptés par les Espagnols au large de Motril au sud et au sud-est de l'Espagne, dont 115, à bord de sept bateaux de pêche sont des Algériens et les 37 autres originaires d'Afrique subsaharienne. Ces derniers ont été transférés au centre d'internement pour étrangers de Sangonera avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine, a-t-on indiqué. Par ailleurs, à la mi-septembre 2010, les services de la police italienne ont arrêté 51 personnes, dont 17 jeunes Algériens, qui résidaient illégalement sur le sol italien dans des studios loués chez des réseaux versés dans le trafic. Les autorités italiennes avaient procédé durant deux semaines au refoulement en deux étapes de 49 candidats tous originaires de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc, indique-t-on. En hiver, la série de la traversée de la mort à bord de fragiles esquifs a continué de faire parler d'elle au niveau des côtes d'Annaba, l'émigration clandestine étant ancré dans l'esprit de milliers de jeunes chômeurs rêvant de vivre sur l'autre rive de la Méditerranée. Le 5 décembre 2010, un autre groupe de 16 candidats, dont une femme et son bébé de trois ans, avaient quitté la plage de Boukhmir, une localité située dans la wilaya d'El Taref, à bord d'une embarcation en bois de 6 mètres de longueur avec un moteur de 80 chevaux. Ces jeunes harraga, originaires d'Annaba et d'El Taref et dont l'âge varie entre 30 et 36 ans, étaient munis d'un appareil GPS. Ils avaient avaient profité de l'absence totale des services de sécurité pour prendre le large en pleine nuit, a-t-on appris de sources fiables et sûres. Personne ne sait s'ils sont arrivés sains et saufs de l'autre côté de la Méditerranée ou si la mer les a emportés. Il est à signaler qu'au mois de novembre dernier, certains harraga avaient opté pour de nouvelles méthodes moins risquées pour rejoindre l'Italie. Ils se sont dirigés vers des agences de voyages algériennes ou tunisiennes qui proposaient des séjours en Turquie et, une fois arrivés là, ils ont payé des réseaux spécialisés dans le passage de clandestins vers l'Europe. 366 personnes, dont des Algériens, des Pakistanais et des Irakiens, avaient été arrêtés en flagrant délit de tentative d'émigration clandestine par les services de sécurité turques dans neuf provinces de la Turquie, entre autres Istanbul, Antalaya et Canakkale.