L'Al Ahly d'Egypte a manqué d'oxygène et quitté la compétition africaine vendredi soir devant ses 60 000 supporters face à une grande équipe de l'ES Tunis. Commentateurs, dirigeants et supporters étaient baignés dans une ambiance électrique à ne mettre aucun joueur dans cette arène en «feu». La défaite serait pour les Egyptiens synonyme d'un purgatoire. Et ce jour, elle était belle et bien là. Les pronostics n'ont pas été de leur côté. Les Cairotes imprégnaient, dés l'entame du match, un rythme endiablé. Les gradins en toute logique poussaient leur équipe avec l'énergie de désespoir et un orgueil blessé sans doute pour une réalisation de résultat. Tout était mis en place pour détruire ses invités venus d'ailleurs, et c'est du côté des ailes, particulièrement du côté d'un Colibaly fébrile que les Ahlaouis pensaient trouver la faille «car de surcroît, le 4-3-2-1 fétiche de Maâloul, avait permis de resserrer les mailles entre la défense et le milieu aligné en losange. Mais il impliquait fortement les Bouazzi et Msakni sur les ailes avec un Niang, fauve déchaîné au milieu de la défense cairote. Le principe consistait donc à contenir les départs de loin d'Al Ahly dès lors que son jeu estampillé par José Manuel prend racine dans une arrière-garde technicienne et qui, elle, conçoit le jeu en installant des trames inextricables à l'entrejeu avant d'ouvrir sur les ailes. La force des Cairotes est justement dans le rythme, la progression et surtout la possession du ballon», rapportait un journaliste tunisien à la fin de la rencontre. Il faut tout même relever que l'axe central manquait de cohésion, ce qui donna des frayeurs à un Ben Chérifa, superbe pour dévier une tête vicieuse à la 31'. Le compteur refusant de s'arrêter, contribuait à augmenter l'adrénaline chez les Egyptiens, joueurs, supporters et commentateur de la chaîne Al jazeera qui voyaient ainsi cette finale leur échapper pour s'installer ailleurs. L'entraîneur Manuel José qui avait appelé son monde à tout mettre en œuvre (comprenez pas seulement sur le terrain) pour contribuer au passage de son équipe en demi-finales, s'est vu lui aussi, écrasé. Il savait qu'il était sur un siège éjectable et que l'élimination de la ligue africaine serait synonyme de sortie par la plus petite des portes des vestiaires. Ses provocations en direction de l'arbitre tout au long des 95', n'ont pas fonctionné. La pression était exceptionnelle et durant les 95' de jeu, elle avait lourdement pesé sur les joueurs ahlaouis à l'image de ce penalty privé par l'arbitre juste au moment où Gomaâ fauchait Njeng… Mais presque sur la remise, Aboutrika égalise de la tête mais cette fois, sur une mauvaise sortie de Ben Chérifia. Nabil Maâloul en sportif intelligent, s'attendait à tous les scénarios made in Egypte, les rayons de plusieurs lasers bombardaient le gardien et la défense sans que l'arbitre soudanais ne soit alerté. Les joueurs d'Al Ahly s'appuyaient sur l'expérience consommée des Gomaâ, Mettaâb, Aboutrika et Gedou, laquelle n'avait pas trop servi sur le terrain face à une équipe tunisienne très organisée. Leur sens du dribble et leur technique supérieure ont permis de réaliser des trucs qui sortent de l'ordinaire appuyé par un jeu professionnel sans coup ni provocation. Heureuse victoire pour ce club aux 200 matchs dans les différentes compétitions africaines. Un record réalisé samedi dernier face au Mouloudia. Au Caire, les «Sang et Or» ont effectué leur 100e déplacement en Afrique, le 12e en Egypte. Un nul qui qualifia l'EST comme 1er du groupe. Rappelons que l'Espérance n'a été éliminée dans les groupes qu'à deux reprises (2002 et 2007) en 9 participations. Bravo aux Tunisiens et à la finale…