Le président du Paradou AC (Ligue 2 de football), Kheireddine Zetchi, a appelé lundi à «l'instauration d'un championnat à blanc pour l'actuelle saison (2011-2012) et le prochain exercice (2012-2013), pour les deux compétitions de Ligue 1 et 2», et ce afin de garantir pleinement la réussite de l'option professionnelle en Algérie. «J'en ai déjà parlé aux présidents de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua et de la ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, tout en leur expliquant les motivations qui m'ont poussé à faire une telle proposition», a déclaré le premier responsable du club algérois à l'APS. «Au train où vont les choses, l'expérience professionnelle en Algérie sera vouée à l'échec. Je pense que tout le monde est d'accord avec moi quand je dis qu'on est en train de dévier du véritable objectif de l'instauration du système professionnel en Algérie», a-t-il ajouté. La FAF , en collaboration avec les pouvoirs publics, avait décidé, lors de l'été 2010, la création de deux championnats professionnels (Ligue 1 et 2), auxquels prennent part 32 clubs, censés répondre à un cahier de charge établi par la tutelle. Seulement, à l'entame de la deuxième saison de cette expérience, les 32 clubs en question sont montés au créneau pour contester «les lenteurs constatées dans l'application des mesures d'accompagnement décidées par les pouvoirs publics». «Ce que je suis en train de constater est que tous les clubs donnent la priorité aux résultats reléguant aux calendes grecques, la véritable mission que leur impose le nouveau système», a fait savoir Zetchi. Le président du PAC étaye ses dires en évoquant, «l'absence totale de la formation, l'inexistence des infrastructures ainsi que les difficultés financières auxquelles sont confrontées la grande majorité des clubs, au point où leurs sociétés respectives sont menacées de faillite». Joueurs : valeur financière en hausse, niveau en baisse Face à ces carences relevées par le premier responsable du Paradou Ac petit mais ambitieux club de la capitale – le salut passe, selon lui, par «le gel de l'accession et la relégation dans les deux paliers professionnels, pendant deux saisons, afin de se concentrer pleinement sur l'objectif réel visé par l'instauration du professionnalisme chez nous, en procédant notamment à la restructuration des clubs concernés». Zetchi n'a pas omis de tirer la sonnette d'alarme quant à la «croissance injustifiée de la valeur financière des joueurs sur le marché national, alors que tout le monde est convaincu que le niveau de notre championnat ne cesse de se détériorer». Il a fait savoir, au passage, que «90% du budget des clubs professionnels en Algérie est utilisé pour la couverture des salaires faramineux des joueurs, une situation qui n'augure rien de bon». Le président du PAC s'est distingué, depuis deux saisons, en lançant une école de football, qu'il a confiée au technicien français, spécialiste en matière de formation, Jeans Marc Guillou. Les matchs d'exhibition de cette école suscitent un grand engouement auprès de l'opinion sportive algéroise. Les joueurs de l'école de football du PAC avaient pris part, il y a quelques mois, à un tournoi de haute facture à Barcelone, avec à la clé des résultats probants, en particulier un nul face au FC Barcelone, rappelle-t-on. «Le travail se poursuit toujours au sein de cette école, dont les joueurs seront promus en équipe fanion, dans trois saisons environ. Mais je reste persuadé que la plupart d'entre eux vont finir par décrocher des contrats professionnels en Europe, ce qui constituera un atout considérable pour le football algérien dans un avenir proche», a conclu Zetchi.