La mise en place de 5 groupes de travail — fixée parmi les objectifs tracés par les initiateurs de la tenue, pour la première fois, du Forum global de lutte anti-terroriste (GCTF) — constituera un apport à la stratégie antiterroriste des Nations unies. Si les membres fondateurs du Global Counterterrorism Forum (GCTF) représentant près de 30 pays à travers le monde, dont l'Algérie, ont œuvré à la création du GCRF, c'est pour consolider et soutenir les potentialités déjà en cours en matière de lutte contre ce phénomène transnational. La tenue de la première réunion du GCTF, ce week-end à New York, en marge des travaux de l'ONU intervient, il y a lieu de le rappeler, après la tenue à Alger, les 7 et 8 septembre derniers, de la conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ (Sahel et les partenaires extra-régionaux). Une conférence à laquelle ont pris part de hauts responsables étrangers et des institutions internationales, dont l'ONU, les responsables du système onusien de lutte contre le crime et la drogue, l'Union africaine, l'Union européenne et les Etats-Unis pour ne citer que ces derniers. Le GCTF a mis en place cinq groupes de travail, répartis comme suit : la Corne de l'Afrique, l'Asie du Sud, la justice, la lutte contre l'extrémisme violent et le Sahel. L'Algérie et le Canada assureront la présidence de ce dernier groupe durant deux années. Les différents groupes devront consentir de grands efforts, ce qui permettra de consolider l'architecture onusienne en matière de lutte contre le terrorisme. Et même si les Nations unies buteraient encore sur la définition du terrorisme sur fond d'intérêts de certaines puissances, cela n'a pas empêché l'organisation onusienne d'avoir une architecture mondiale de lutte contre le fléau qu'est le terrorisme. Il est à noter que les membres fondateurs dudit forum sont l'Algérie, les Etats-Unis, l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Australie, le Canada, la Chine, la Colombie, le Danemark, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Espagne, la France, l'Inde, l'Indonésie, l'Italie, le Japon, la Jordanie, le Maroc, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Pays-Bas, le Qatar, le Royaume-Uni, la Russie, la Suisse, la Turquie et l'Union européenne. Pour Alger, ce forum sera « un apport supplémentaire à la stratégie antiterroriste des Nations unies, où les concepts peuvent s'échanger et se peaufiner», a indiqué M. Messahel, «mais aussi un moyen de définir les moyens de renforcement des capacités des pays confrontés au terrorisme et d'établir plus de solidarité en termes de moyens pour ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il souligné. L'Algérie, par son expérience durant la décennie rouge de lutte contre le terrorisme, est un repère incontournable et un acteur inévitable en matière de lutte contre le terrorisme et ses ramifications. Cela d'autant plus que l'Algérie via son peuple, ses institutions militaires et sécuritaires a fait face seule au terrorisme durant la décennie rouge au moment où la communauté internationale observait un lourd silence, qui même brisé a été pour la promotion de lectures politiciennes dénaturant l'essence même de la lutte contre le terrorisme en Algérie. Cela étant, M. Messahel en indiquant qu'Alger demeure «convaincue que la lutte contre le terrorisme peut valablement être conduite grâce à la détermination et à l'engagement des Etats et de la communauté internationale». Déclaration qui renseigne on ne peut mieux sur la nécessité d'œuvrer en concert sur le plan international, d'où le rôle escompté par le GCTF pour consentir plus d'efforts en matière d'échange d'idées et de réflexions à même de consolider les voies en matière de lutte contre le terrorisme et ses ramifications. Le soutien aux mécanismes déjà existants sur les plans local, régional et continental semble être l'une des priorités prises en compte par la teneur des travaux dudit forum. Cela s'est amplement illustré par la constitution des groupes précités, dont celui présidé par l'Algérie et le Canada, s'agissant de la région du Sahel. Pour rappel, Alger avec ses voisins partageant l'espace géographique du Sahel, du Mali, du Niger et de la Mauritanie se sont approprié via leur approche politique commune en matière de lutte contre le terrorisme de cette tâche. Des défis demeurent certes encore à relever par ces pays après que la conférence d'Alger eut permis aux partenaires extra-régionaux de saisir le rôle premier incontournable de ses pays, dont principalement Alger, au vu de son expérience et ses potentialités.