À fin juin, la dette publique représentait 86,2% de la richesse produite par la France en un an, un chiffre en hausse de 1,7 point par rapport à fin mars, rapporte l'Insee. La dette publique française continue de gonfler. Elle a augmenté de 46,4 milliards d'euros d'avril à juin, pour culminer à 1692,7 milliards d'euros, a rapporté hier l'Insee. Cette somme représente environ 86,2% du produit intérieur brut, c'est-à-dire de la richesse produite par la France en un an. L'Etat est le principal responsable de cette hausse. Sa contribution a en effet augmenté au deuxième trimestre de 52,6 milliards d'euros. «Il s'agit pour l'essentiel de sa dette négociable à long terme», précise l'Insee. En clair, ce sont des obligations émises par l'Etat auprès des investisseurs et remboursables à un horizon long (dix ans). En revanche, les administrations publiques locales ont réduit leur endettement de 2,7 milliards d'euros, et celui des administrations de Sécurité sociale a baissé de 2,3 milliards. Les prêts accordés au Portugal et à l'Irlande dans le cadre du plan de sauvetage de la zone euro ont pesé 2,4 milliards d'euros (1,6 milliard pour le premier, 0,8 milliard pour la seconde). À l'inverse, les constructeurs automobiles français ont remboursé à hauteur de 2 milliards d'euros les prêts accordés au plus fort de la crise, en 2009. Des améliorations en vue au second semestre «Durant la seconde moitié de l'année, les premiers effets de la réforme des retraites et de la Sécurité sociale devraient avoir un impact à la baisse sur la dette», note Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas. «La hausse des recettes liées à l'impôt sur le revenu devrait également avoir un effet favorable sur les comptes de l'Etat.» Réduire la dette de l'Etat revient à arrêter un paquebot lancé à pleine vitesse. L'effet d'inertie est tel qu'il faut du temps - plusieurs années - pour pouvoir arrêter sa progression. Le gouvernement entend ainsi réduire le volume de la dette ces prochaines années. Il devrait culminer à 87,4% du PIB fin 2012 avant de refluer à 87,3% en 2013, 86,2% en 2014 et 84,1% en 2015.