La secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune a estimé vendredi dernier à Alger que les résultats de la tripartite étaient insuffisants et qu'ils étaient pour la plupart «en faveur du patronat». Mme Hanoune a précisé dans une allocution prononcée à l'occasion de la réunion du comité central de son parti que la tripartite a accédé à toutes les revendications du patronat, ajoutant qu'elle a relevé le Salaire national minimum garanti (SNMG) de 3000 DA seulement, «ce qui est très peu», selon elle. Elle a, en outre, indiqué que les résultats de cette rencontre «n'ont pas répondu aux attentes sociales et économiques de la classe démunie». Elle a estimé que cette augmentation «n'est pas suffisante» pour améliorer le pouvoir d'achat du citoyen sauf si l'article 87 bis du Code du travail relatif au système de calcul du SNMG est annulé. Concernant l'augmentation de la pension de retraite, Mme Hanoune a précisé que le patronat a refusé la proposition de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de relever celle-ci de 40%, estimant que ce taux est minime. S'agissant du chômage, la secrétaire générale du PT a indiqué que la revendication de la Centrale syndicale concernant la réouverture du dossier des grandes surfaces, tels que les souks el fellah, étaient en mesure de résorber ce fléau. Elle a, en outre, appelé à la réouverture des entreprises fermées pour y insérer un grand nombre de chômeurs et à la permanisation des travailleurs contractuels. Au plan économique, elle a appelé à la mise en place d'une politique économique viable «à même d'assurer la prospérité sociale et l'autosuffisance sans recourir à l'importation». Mme Hanoune a qualifié le processus des réformes politiques d'«incomplet» et de «contradictoire», soulignant que «les véritables réformes passent avant tout par la révision de la Constitution à travers une Assemblée constituante et la définition du régime politique avec la tenue d'élections législatives anticipées». Elle a ajouté que la conjoncture actuelle exigeait de «véritables» réformes pour «écarter toute ingérence étrangère», appelant à cet effet le président de la République à «convoquer une assemblée constituante ou tout au moins à organiser des élections anticipées». A propos des deux projets de loi relatifs aux élections, Mme Hanoune a indiqué que son parti a relevé quelques «contradictions» dans ces deux textes juridiques, estimant que «certains articles ne cadrent pas avec les orientations du président de la République».