Grosse surprise au Maroc ! A la veille des élections législatives du 25 novembre prochain, huit formations politiques se sont constituées en «alliance pour la démocratie». On retrouve dans cette coalition de «grosses cylindrées» comme le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP), le parti Authenticité et Modernité (PAM), et d'autres moins connus, tels que le Parti socialiste (PS) du Maroc, l'Union constitutionnelle (UC), le Parti travailliste (PT), le Parti de la Gauche verte (PGV), et même des islamistes : le Parti de la Renaissance et de la Vertu (PRV). L'absence de lien idéologique entre ces différentes formations libérales, islamistes et de gauche laisse perplexe l'opinion marocaine intriguée par ces nouveaux développements. L'objectif semble être strictement électoraliste et découle probablement de calculs politiciens. Pour les observateurs, le Makhzen a, semble-t-il, déjà concocté un «modus operandi » visant à verrouiller le jeu démocratique. Pour les protagonistes de cette coalition «contre nature», il s'agit surtout d'une construction institutionnelle. Les initiateurs n'ont toujours pas abordé, en effet, la question de la présentation de listes communes aux prochaines élections. Ils se sont contenté seulement de déclarer que des réunions vont trancher les nombreuses questions en suspens et qu'un programme commun est en préparation. Ils estiment enfin qu'ils œuvrent de cette manière à une application démocratique de la nouvelle Constitution adoptée par référendum le 1er juillet dernier. Pour eux, le fait de se rassembler contribue «au renforcement des fondements de l'Etat de droit et à la poursuite de la promotion des droits de l'Homme au Maroc». Le porte-parole de cette coalition Salaheddine Mezouar, le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), a eu beaucoup de mal à faire passer cette «pilule amère» aux journalistes présents à la conférence de presse donnée dans un luxueux palace à Rabat.