Dans le cadre de l'étude du projet de loi de finances 2012, la commission des finances de l'Assemblée populaire nationale (APN) a commencé, avant-hier, l'audition des ministres qui auront à présenter le budget nécessaire pour le bon fonctionnement de leurs secteurs. Le premier à avoir fait la présentation, selon un communiqué de l'APN, est le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, qui a souligné que le budget relatif à la gestion de son département a augmenté de 196 milliards de dinars (46,08 %) par rapport aux crédits révisés au titre du budget de l'année dernière, pour atteindre les 622 milliards de dinars. Cette augmentation, selon M. Ould Kablia, est due, principalement à la distribution des crédits inscrits dans le budget aux grandes structures relevant de la tutelle, à savoir l'administration générale et les directions générales, la Sûreté nationale, la Protection civile, les transports nationaux et les gardes communaux. Abordant la question des postes budgétaires proposés par le ministère des Finances au secteur au titre de l'année 2012, estimés à 16 000 environ, le ministre a expliqué la manière dont ces postes seront répartis entre les cinq structures indiquées. M. Ould Kablia est, par ailleurs, revenu sur les dépenses relatives à la gestion de l'administration et des différents services de sécurité, de protection des individus et des biens ainsi que d'autres services relevant de son département ministériel. Les préoccupations des intervenants se sont articulées notamment autour de la nécessaire réforme du système de fiscalité locale, la réhabilitation de la planification au niveau des communes, la nécessité d'encadrer les services techniques des communes et wilayas, la formation des utilisateurs, les primes et indemnités des présidents des Assemblées populaires communaux (APC), la prise en charge par l'administration des besoins du citoyen et la lutte contre le crime organisé. Sellal : «Le taux de raccordement à l'eau potable est estimé à 94%» La commission des finances et du budget de l'APN a également auditionné le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. A cette occasion, le ministre a présenté le bilan des réalisations accomplies en 2011 dans le secteur de l'hydraulique ainsi que les projets en cours de réalisation relevant de son secteur. M. Sellal a, ainsi, évoqué le projet de transfert des eaux de In Salah vers Tamanrasset, qui couvre les besoins en eau potable des habitants de la wilaya de Tamanrasset, le barrage d'Ourkis dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, d'une capacité de 65 millions de mètres cubes, destiné à alimenter 200 000 personnes et le transfert des eaux de Koudiet Aserdoune et Mazafran vers la wilaya de Blida en vue de renforcer son alimentation en eau potable, à raison de 60 000 m3/jour. Le premier respoanbale du secteur a, par la même occasion, cité le programme de dessalement de l'eau de mer qui porte sur la réalisation de 13 stations et les opérations d'aménagement en aval qui concernent quatre stations d'assainissement à Skikda, Tamanrasset, Aïn Oulmane et Bouira, et 11 stations d'épuration et d'assainissement des eaux usées. Le taux de raccordement à l'eau potable, a indiqué le ministre, est estimé à 94%, à raison de 170 litres par habitant. Ce taux, a-t-il dit, couvre 83% des communes du pays. Concernant les projets d'irrigation, le premier responsable du secteur a fait état de l'avancement des travaux du projet de transfert des eaux vers les plaines de Sétif. Il a rappelé la constitution de réserves stratégiques régionales à travers la préservation des eaux souterraines rappelant par là même la poursuite des travaux de raccordement des grands barrages en vue de constituer un noyau stratégique. Yousfi : «Les prix du pétrole ont connu une hausse remarquable au 1er semestre 2011» Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a également présenté, devant la commission des finances de l'APN un exposé sur le projet relatif au budget de l'Etat au titre de l'exercice 2012. A cette occasion, le ministre a donné un aperçu général de la situation du secteur de l'Energie et son évolution compte tenu de son rôle déterminent dans l'économie du pays. Les prix du pétrole, selon le ministre, ont connu une hausse remarquable au premier semestre 2011 qui a favorisé une augmentation des recettes du pays. Toutefois, a-t-il indiqué, la crise des dettes en Europe et la récession économique dans plusieurs pays sont à l'origine d'un recul des prix de pétrole au cours des derniers mois, d'où la nécessité d'accélérer la diversification des ressources économiques hors hydrocarbures. Le premier responsable du secteur a, par ailleurs, annoncé que son secteur a arrêté un programme quinquennal ambitieux, reposant notamment sur la rationalisation des ressources énergétiques et minières, le renforcement des services pétroliers et para-pétroliers, la relance des activités de transformation, le développement des projets pétrochimiques et l'augmentation de la production d'électricité pour atteindre 15 000 mégawatts à l'horizon 2015. Ce programme se base, en outre, sur la diversification des sources d'énergie à la faveur du programme national des énergies renouvelables par le développement des énergies solaire, éolienne et thermique, la relance de la recherche et le développement de l'industrie minière en Algérie.