La séance de travail qui a regroupé à la Maison du peuple les différentes Fédérations nationales de la Centrale syndicale UGTA a porté sur le compte-rendu des travaux de la 14e tripartite (gouvernement, patronat et UGTA), tenue les 29 et 30 septembre dernier. La primeur des conclusions de cette tripartite a été réservée à la famille des journalistes pour lesquels la grille de référence des différents postes de travail a été finalisée et dont le document sera signé sous peu, a fait savoir Sidi Saïd, le patron de la Centrale syndicale UGTA. Lors de cette tripartite, plusieurs chantiers ont été entrepris dont le dossier des retraités, la valorisation du pouvoir d'achat et l'exercice de la liberté syndicale dans le secteur privé. Sidi Saïd a mis l'accent sur la valorisation et la promotion de l'outil de production nationale pour lequel «nous sommes collectivement interpellés, nous devons faire l'outil à réaliser au quotidien», dit-il. Sur la doctrine ultralibérale et la crise financière qu'elle a engendrée, Sidi Saïd considère que nous devons réfléchir de remettre en route nos capacités de production, lorsque sans état d'âme, dit-il, «les Etats-Unis ont réservé 500 millions de dollars pour protéger leur outil de production, en prônant une politique protectionniste au détriment du reste du monde, les véritables enjeux nous concernant étant de valoriser la production nationale». L'UGTA soutient le secteur public ainsi que le privé, à condition, précise-t-il, que ce dernier soit producteur d'emplois et de richesses. Comme elle soutient une entreprise privée qui répartit la richesse et condamne le privé «import/import car, dit-il, le moment est venu que nous consommions algérien pour garantir à moyen et à long termes les moyens de production nationale. Sur les grands dossiers qu'a soumis l'UGTA au gouvernement, Sidi Saïd cite l'angoisse permanente qui a pesé pendant plus de 4 ans sur la réhabilitation du secteur public, en prenant l'exemple de réhabilitation de la SNVI. L'Etat a déboursé 1 232 milliards de DA pour réhabiliter 356 entreprises publiques et sauvegarder 1 million de salariés, tandis que 270 milliards de DA étant la facture des mesures d'accompagnement des entreprises privées. Quant à la manne pétrolière, Sidi Saïd parle de responsabilité morale quant à l'avenir de l'économie nationale, et pour ne pas hypothéquer les emplois d'aujourd'hui, nous devons nous acheminer vers une économie hors hydrocarbures pour remettre à l'ordre du jour l'outil de production. Après avoir honoré sa dette extérieure évaluée à 36 milliards de dollars, l'Algérie doit passer, dit-il, à une phase qualitative de production nationale et créer les instruments de régulation et de contrôle. Il faudrait que les «prédateurs» soient contrôlés. Sur la facture alimentaire qui est faramineuse, Sidi Saïd a souligné que la solidarité mondiale n'existe plus, la solution réside dans le choix économique d'industrialiser le pays et la volonté politique des pouvoirs publics de produire et de consommer algérien. Au chapitre des retraités, Sidi Saïd a rappelé qu'un accord a été donné pour valoriser les pensions de retraite pour lesquelles une négociation de 40% d'augmentation avec le ministre du Travail est avancée, 600 000 retraités toucheront au moins 2 000 DA en 2012 et autres augmentations des caisses de l'Etat. La Centrale se préoccupe de trouver les mécanismes d'introduire des financements supplémentaires à la Caisse de retraite. Si le Code du travail est toujours en étude, 80 conventions collectives dans le secteur économique ont été traitées et l'année 2010-2011 a connu une augmentation salariale à hauteur de 60%. En revanche, la Fonction publique a connu 75% d'augmentation (salaire et régime indemnitaire).