Le stade du 5-Juillet a été livré le 17 juin 1972, dix ans après l'Indépendance, il est l'un des plus beaux cadeaux offert à la jeunesse algérienne. Et c'est par un tournoi réunissant les sélections du Maghreb et de Budapest (Hongrie), le Palmeiras du Brésil et le Milan AC que l'arène a pris vie. C'est le Marocain Fillali qui marqua le premier but de l'histoire du stade à la 51' du match, sélection du Maghreb contre la sélection de Budapest. Le 4 octobre de la même année, l'Equipe nationale algérienne jouera son premier match en amical devant la Turquie et une victoire (1-0) avec un but signé Gamouh. Depuis ces fameuses dates, et tel un chapelet, que de matchs et que d'événements se sont succédés sur cette pelouse, d'abord en gazon synthétique puis en herbe depuis le 27 septembre 1981. Ce soir-là, l'Algérie se fera étrillée par le Paris Saint Germain (3-0) devant plus de 30 000 spectateurs, venus assister au premier rendez-vous des Verts sur du vrai gazon naturel. Ce qui fera la grandeur du 5-Juillet, ce sont tous ces matchs historiques, à commencer par la finale de la Coupe d'Algérie entre le Hamra Annaba et l'USM Alger, le 25 Juin 1972, qui l'ont marqué à jamais. En 1976, par une bien fraîche soirée d'hiver, le MC Alger offrit à l'Algérie son premier trophée africain des clubs, en venant à bout du grand Hafia de Conakry de l'époque par (3-0), puis aux tirs au but, avec en prime un but de Betrouni, à la dernière seconde du match. Une sorte de remake de ce qui s'est passé une année auparavant lors des Jeux méditerranéens d'Alger. L'Algérie internationale du football naîtra au stade du 5-Juillet avec une victoire finale devant la France (3-2) et des émotions indescriptibles. On aurait aimé avoir une galerie, comme dans les grands stades du monde, relatant les souvenirs les plus marquants de ce stade, ce qui permettrait de créer un véritable musée pour les visiteurs et les touristes. Nous nous remémorons le passage du grand Brésil de Rivelino et de Paulo César, en 1973, et qui a battu l'équipe nationale (2-0), avec cette anecdote du maillot déchiré de Djebbar, l'homme qui court plus vite que son ombre. Nous nous remémorons aussi les drapeaux rouges et noirs de l'USMA, brûlés par les supporters après la défaite en finale de la Coupe d'Algérie contre le MCA, (4-2). Ça se passait en 1973 aussi, les Aïssaoui, l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, était joueur de charme à l'USMA. Les moments de tristesse, ce temple en a connus, très peu peut-être, mais il y en a un qui reste dans la mémoire des Algériens. Le 28 février 1977, l'Algérie joue son match retour contre la Tunisie pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 1978. Au match aller, les Algériens s'étaient inclinés (2-0) à El-Menzah, et au retour, ils sont presque 100 000 spectateurs (un record ?) à être médusés et déçus par un certain Attouga qui s'opposera à toutes les tentatives algériennes. L'EN est éliminée malgré la présence des meilleurs éléments tels que Cerbah, Bencheikh, Betrouni, Draoui, Tlemçani… Même Dahleb était de la partie. D'ailleurs, pour la Coupe du monde qui suivit, Espagne (1982), l'Algérie jouera en dehors d'Alger, à Oran et à Constantine. Les Algérois sont restés marqués et du coup, le changement de la pelouse en 1981 était une sorte d'exorcisme. Durant les années quatre vingt, le 5-Juillet verra le passage des plus grands clubs et équipes, avec leurs stars attirées. C'est la période faste. Ainsi, tenez-vous bien, il y eut Bordereau de Giresse, Lacombe et Tigana, l'Atletico Mineiro de Cerezo et Renato, le Benfica de Bento et Gomes, le Pérou de Quirogua et Uribe, l'Eire de Stapleton, le Real Madrid de Santillana, le Nottingham Forest de Clough et Viv Anderson, le Manchester United de Wilkins, la Roumanie de Hagi (eh oui !), le Gemio Porto Alegre de Renato, la Juventus de Platini et Bonieck, le Fluminense de Roberto, le FC Porto d'Arthur Jorge, le Flamengo de Mozer et Bebeto… Ouf ! Que de poids lourds qui ne sont aujourd'hui que des souvenirs, histoire de prouver que le stade du 5-Juillet a vécu son époque d'or.