La Corée du Nord est incapable de subvenir seule à ses besoins alimentaires, même dans les «meilleures conditions climatiques», a déclaré vendredi dernier à Pékin la chef des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, de retour d'une mission de quatre jours dans ce pays. «Ce pays est structurellement pauvre et sous-développé. Même avec la meilleure volonté du monde et les meilleures conditions climatiques, la Corée du Nord ne pourrait pas se nourrir» seule, a jugé Mme Amos. Elle a indiqué qu'un tiers des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition chronique, précisant que cette part atteignait 45% dans la partie septentrionale du pays. Mme Amos a ajouté avoir demandé à beaucoup d'habitants quand ils avaient mangé un œuf pour la dernière fois et que beaucoup n'arrivaient pas à se rappeler combien de temps cela faisait. Le régime nord-coréen exerce un contrôle étroit sur les mouvements des membres de l'ONU et des agences d'aides internationales, mais les restrictions ont été allégées ces derniers mois en raison d'une pénurie croissante en produits alimentaires. Mme Amos a appelé les donneurs d'aide à faire plus de dons. «Il y a là-bas des besoins très réels, vous ne pouvez pas laisser la population souffrir», a-t-elle dit en précisant que la Corée du Nord n'avait reçu que 34% de l'aide demandée, lors d'un appel d'un montant de 73 millions de dollars lancé au mois d'avril. La Corée du Nord fait l'objet de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU à propos de son programme nucléaire, mais le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a dit en août que ce pays devait recevoir une aide humanitaire sans égard pour des «considérations politiques».