La faculté de médecine de l'université de Tlemcen a abrité un colloque international ayant pour thème «Don d'organes, don de vie», entrant dans le cadre de l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Cette rencontre scientifique de grande envergure, la première du genre, a vu la participation d'un grand nombre de professeurs, chercheurs et hommes de culte venus notamment de France, de Syrie, d'Arabie saoudite et de nationaux. Au cours de cette rencontre, plusieurs communications ont été données portant sur les religions et la mort encéphalique, le plan national de lutte contre l'insuffisance rénale chronique, l'éthique des dons d'organes et sociétés, don d'organes : rôle des médias, la Fondation nationale de dons d'organes : quels rôles? les concepts éthiques de la mort encéphalique, l'expérience saoudienne dans le prélèvement d'organes chez les donneurs vivants et décédés, les greffes d'organes et la restauration de fonctions d'organes : réflexions sur l'état actuel, l'impact psychologique du prélèvement de rein chez le donneur vivant, de l'altruisme au mercantilisme. Dans son allocution d'ouverture, le président du colloque mettra en relief l'importance de ce sujet tabou qui demeure au centre des préoccupations du ministère de la Santé à la lumière des rencontres qui se tiennent périodiquement. Aujourd'hui notre rencontre scientifique constitue pour nous une opportunité afin de débattre cette question de l'heure. La transplantation d'organes suscite un intérêt particulier. Cependant la stratégie mise en place nécessite davantage de sensibilisation pour atteindre les résultats escomptés. La problématique réside dans la rareté des donneurs d'organes constatée dans divers pays du monde. A ce titre, il convient de souligner, fera remarquer l'intervenant, qu'en 2010, l'Agence française de biomédecine faisait état de 4708 greffes réalisées dont seulement 6,4% à partir de donneurs vivants. La société n'a pas toujours une perception positive du don d'organes, et certaines familles refusent de donner les organes de leurs proches décédés. Cependant, les messages peuvent influer sur la décision des citoyens. Là également, l'université, en collaboration avec les sociétés savantes, les associations, pourra faire œuvre utile. Ainsi, des propositions sur une communication efficace peuvent être mises en place. Le don d'organes constitue, semble-t-il , un terrain privilégié pour promouvoir une vraie réflexion interdisciplinaire. Des chercheurs et professionnels de différents champs disciplinaires sont convoqués : médecine, anthropologie, psychanalyse, philosophie, droit, sociologie, psychologie, hommes de culte. La complexité du problème impose ainsi un exercice interdisciplinaire, et l'université précisément, en raison de son universalité, paraît être un lieu privilégié de réflexion et de proposition. Le Coran nous enseigne que la vie a un caractère sacré, que la vie et la mort sont liées, l'une venant de l'autre et l'y conduisant immuablement. Peut-on instaurer, dans la société algérienne, la culture du don d'organes ? Gageons que cette rencontre scientifique aura un impact prépondérant sur la prise en charge du patient pour sauver la vie humaine.