«Vous venez d'assister à une fraude électorale en direct. Le «oui» était largement majoritaire (…) j'ai protesté, mais on n'a pas voulu m'écouter», c'est ce qu'a clamé Ali Brahimi, député du Parti des travailleurs à l'adresse des journalistes, mettant en cause la souveraineté de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors de sa session plénière, pour l'approbation du projet de loi de finances pour l'année 2012, qui a été adoptée en majorité. M. Brahimi a proposé une nouvelle mouture qui prend en charge d'augmenter la pension du retraité, qui n'a pas d'autre revenu, à un seuil égal au salaire national minimum garanti (SNMG). La question qui se pose : est-ce que le oui majoritaire était pour la nouvelle mouture ou bien pour le refus de la commission chargée de l'étude du projet de loi de finance ? Ce qui est sûr, par contre, c'est que les retraités doivent tenir leur mal en patience, car leur augmentation n'est pas dans l'ordre du jour. Dans le même sillage, les nouvelles moutures proposées pour, notamment l'augmentation de la subvention de l'Etat au logement rural, à la généralisation de l'enseignement de la langue amazigh, à la prime de chômage estimée à 50% du SNMG, à l'interdiction de tout salaire en dessous du SNMG ont été refusées. Egalement, la mouture portant sur l'augmentation de la prime des handicapés à la moitié du SNMG a été refusée aussi. Force de constater néanmoins, un ajustement sur l'article 57, stipulant que la TVA sur le tabac passe à 11 DA dont 2 DA iront aux fonds pour la lutte contre le cancer. La réduction de la durée d'interdiction de la cessibilité des logements sociaux participatifs (LSP), aux cinq premières années de l'acquisition au lieu de dix. Le parlement a prohibé définitivement l'importation de la friperie. Et pour ce qui est du développement de l'investissement, l'ajustement de l'article 68 qui stipule l'élargissement de l'exonération des droits d'enregistrement et de la taxe d'investissement. En marge de cette session plénière, le ministre des Finances, Karim Djoudi a précisé que «l'Assemblée est souveraine dans ses décisions» et que les amendements apportés ont été «essentiels», notamment l'amendement du fonds pour la lutte contre le cancer, en introduisant bien entendu, quelques charges fiscales. Entre autres, il a expliqué l'interdiction de la friperie, par un assainissement qui a coûté près de soixante milliards de dinars et aussi le besoin de créer de la valeur ajoutée. «Il faut maintenant, trouver une réponse en terme de création d'emplois et de richesses», préconise-t-il. Pour ce qui est de la commercialisation du thon blanc qui n'est pas pêché dans les eaux territoriales algériennes, le responsable du secteur a expliqué que les importateurs locaux «bénéficieront d'une réduction du taux de droit de douanes», dans le but d'avoir un avantage concurrentiel par rapport aux importateurs des produits finis. Concernant les marchés publics, le ministre a souligné que : «un projet d'amendement est actuellement au niveau du Conseil du gouvernement sur le code des marchés publics». S'agissant de la situation économique qui secoue la Grèce et la possibilité que l'Algérie soit touchée, M. Djoudi a expliqué que la situation est relativement stable. «Nous travaillons sur la base des 37 dollars, nous avons un fonds de régulation des recettes et avons constitué une solvabilité extérieure». Selon lui, tant que l'économie de l'Algérie ne s'est pas structurellement transformée en terme de structure de revenu interne et externe, il y aura un risque. Surtout, poursuit–il qu'il n'y ait pas d'alternative en matière de substitution des énergies possibles.