70 000 supporters, voire même plus, à faire bouger les gradins du stade Mohammed V. Une ambiance exceptionnelle. Des banderoles qui annonçaient la couleur comme celle que nous avons pu lire : «Assoiffés de sang, avides d'or, ce soir nos Lions vous dévorent». Les Lions ont par contre failli se faire croquer par les Tunisiens. La sportivité était presque parfaite, si ce n'est, comme dans chaque rencontre, deux ou trois joueurs qui se font distingués comme dans la rue lorsque l'envie de faire le beau se manifeste. Des tentatives dans le sens de la provocation avaient presque fait musclé la rencontre, d'ailleurs à la fin du match, des petites cervelles se sont accourues vers l'arbitre pour le malmener, si ce n'est les services de sécurité. Au niveau des gradins, le flambeau de la violence est vite repris mais sans insistance. «Du jamais vu», lancera en direct le commentateur marocain sur l'antenne d'Al Jazeera. «Cela nous rappelle un certain match qui avait opposé l'Algérie à l'Egypte au Soudan.» Et voilà que le mauvais souvenir est tiré pour servir de calque à cette rencontre. Pour nos amis marocains, la finale est déjà dans la poche avant même le match retour prévu ce samedi à Tunis à 17h devant plus de 60 000 supporters qui garderont le souffle et prieront de toute leur force pour décrocher le deuxième sacre après celui de 1994. Et c'est aussi au terme de cette confrontation que nous saurons qui du Maroc ou de la Tunisie décrochera le billet au Mondial des clubs, en décembre au Japon, aux côtés des grands favoris, le FC Barcelone, champion d'Europe, et Santos, champion d'Amérique du Sud. Le score du dimanche, bizarrement, nous fait rappeler une histoire celle du même résultat. Il s'agit du troisième match nul cette saison entre les deux formations qui s'étaient déjà rencontrées en phase de poule. «Le Widad avait d'abord réussi à remonter un handicap de deux buts à Casablanca (2-2) en août, avant que deux semaines plus tard, les équipes ne se séparent aussi sur un score de parité (0-0)», nous rappelle brièvement un journaliste. Ceci est juste puisqu'il a eu sa finale en 1999 face non pas au WAC mais à une autre formation de Casablanca, en l'occurrence le Raja. Cependant ce jour là, un goût amer reste dans les pages de cette formation qui s'est vue renvoyer au vestiaire de son stade et devant son public après avoir été éliminée aux tirs au but. Ce samedi, ce sera une autre étape, l'étape finale. Chacun aura sa dose de pression, les entraîneurs tiendront le chrono. Ce sera eux qui mouilleront leur maillot à la place de leurs poulains. Le nul de Casablanca a de toute façon fait que compliquer les choses, le chrono sera remis à zéro à l'image du score.