Une autre paire de manche attend le Conseil national économique et social (Cnes) dans sa mission d'établir une feuille de route avec une perspective d'assurer le développement local et national du pays. Après une première étape de concertation avec les acteurs du développement, entreprise depuis le 5 septembre dernier à Tindouf, le Cnes doit se préparer aux assises nationales prévues le 22 décembre prochain à Alger. Le Cnes a tenu durant cette première étape, près d'une vingtaine de rencontres régionales regroupant plusieurs wilayas sur l'ensemble du territoire national, avec la participation de la société civile, les élus locaux ainsi que l'exécutif de chaque région. La totalité des recommandations dégagées lors de ces concertations seront traitées par les trois cellules mises en place par le Conseil national économique et social, pour établir la plate-forme des recommandations qui devra être transmise au président de la République, Abdelaziz Bouteflika; les propositions retenues devront être appliquées à compter de l'année 2012. Ces réunions auront permis de «réorienter la vision de tous les acteurs sur la manière dont il faut gérer la gouvernance locale et nationale» a affirmé le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, lors de la rencontre de concertation consacrée à la wilaya d'Alger. Cette réunion tenue au Palais des nations durant deux jours, a permis aux intervenants de mettre en exergue le rôle que devront tenir les acteurs du développement dans la redéfinition des modes et moyens de gestions des affaires locales. Durant ce carrefour de concertation, le mouvement associatif a appelé à l'assainissement de leur rang par la garantie d'une meilleure traçabilité des subventions accordées par l'Etat aux associations ainsi que le contrôle des résultats réalisés par ces dernières. Quant à la question du rôle des associations dans le développement socio-économique de la capitale, les avis des représentants ont été mitigés. Pour le président de l'association des réalisateurs algériens indépendants, Salim Aggar, l'implication des associations dans le développement et l'organisation de la capitale devraient être renforcée, d'autant plus qu'il est : «indispensable de débarrasser la société civile des opportunistes qui ne pensent qu'à l'argent des subventions et n'activent que lors des rendez-vous électoraux». Zouina Tarikt présidente de l'Association algérienne pour la planification de la famille, a estimé pour sa part que les pouvoirs publics doivent «faire confiance au mouvement associatif par la mise en place d'une réglementation qui encouragerait l'initiative». L'ancien «capé» de la sélection nationale de football et stratège du CRBélouizdad, Mustapha Kouici, estime pour sa part que l'encouragement des associations spécialisées «contribuerait à lutter contre les fléaux sociaux qui touchent notamment les jeunes tels que la drogue et la violence». Alors que le président d'une association de jeunes opérateurs économiques, Riadh Labadi, a préconisé quant à lui l'encouragement de la création d'associations dans de différentes activités pour impliquer davantage la société civile dans la prise de décision. Notons qu'en dépit du nombre assez important des associations agréées, estimé à 7 159 associations recensées à Alger, l'action sociale n'est pas aussi active que l'on souhaite, pouvant même être inexistante, d'où l'importance de redonner à ces actions toutes leurs valeurs.