Le programme national de développement des énergies renouvelables suscite l'intérêt de plusieurs sociétés allemandes spécialisées dans cette filière, qui ont affiché, hier à Alger, leur intention de prendre part à sa mise en œuvre. «Desertec demeure une initiative à très long terme. Mais dans l'attente de réaliser (ce projet), il faut réfléchir à des projets concrets capables de renforcer la coopération algéro-allemande dans le domaine des énergies renouvelables», assure le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), Christoph Partsch. M. Partch a souligné, dans une déclaration à la presse en marge d'un séminaire sur les perspectives de développement de l'énergie solaire, l'intérêt affiché par les plus grandes sociétés allemandes spécialisées dans l'énergie verte vis-à-vis au programme tracé par l'Algérie pour développer les énergies alternatives. A cet effet, l'implication de sociétés allemandes dans la mise en œuvre de ce programme permettra de «redresser la barre des investissements allemands en Algérie qui ont connu un fléchissement en 2010 en raison de la crise économique mondiale», affirme M. Partsch. Un contrat portant sur la réalisation d'une ferme éolienne de 10 MW est déjà conclu entre Centrotherm et le groupe Sonelgaz, rappelle-t-il, ajoutant que deux autres contrats d'investissement sont signés, sans fournir plus de détails. De même, les nouvelles dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire de 2011 en matière d'accès au foncier industriel permettront, selon lui, de «soutenir les investissements allemands» dans cette filière. En outre, la rencontre d'hier, organisée par l'AHK, a été l'occasion pour une dizaine de sociétés allemandes de présenter leurs équipements et solutions relatifs aux applications de l'énergie solaire (électricité, chauffage, climatisation...). Les représentants de ces firmes ont eu également une idée des grandes lignes du programme national des énergies renouvelables ainsi que des facilitations et avantages accordés par les pouvoirs publics dans ce domaine. «Il s'agit d'un programme ambitieux qui nous offre d'importantes perspectives de développement», souligne le responsable de la succursale nord-africaine. Il a assuré à l'APS, en marge de la rencontre, que la firme dont il représente compte participer aux appels d'offres envisagés pour la réalisation des différents projets inscrits dans ce programme. Dans le même contexte, des appels à manifestation d'intérêt relatifs à trois projets de ce programme ont été récemment lancés par le groupe Sonelgaz, chargé de piloter ce programme. Il s'agit des projets d'une usine de silicium, d'une centrale solaire thermique d'une capacité de 150 MW et du futur centre national d'homologation des équipements solaires, selon Amar Abdoun, cadre à la direction générale de la stratégie et de la prospective de Sonelgaz. En outre, une série de mesures destinées à accompagner la mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables pour les 20 prochaines années est envisagée par les pouvoirs publics. Selon la même source, ces mesures portent, entre autres, sur la réduction des droits de douanes à l'importation d'équipements liés à l'industrie des énergies renouvelables, l'exonération de certaines taxes, notamment la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) au profit de producteurs d'électricité tirée de ressources non fossiles et la facilitation de l'accès au foncier industriel. Par ailleurs, un exposé sur la législation allemande en matière de production et de commercialisation d'électricité issue de l'énergie solaire a été présenté par un cadre du ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie. Cette législation garantit, notamment, aux investisseurs un accès libre sur le marché allemand de l'énergie et une connexion au réseau local d'électricité. En matière de tarification, elle offre un régime préférentiel spécial et une subvention de 28 centimes d'euros accordés à l'opérateur pour chaque kw/h commercialisé, explique l'intervenant.