Des milliers des Yéménites hostiles au président Ali Abdallah Saleh ont manifesté hier à Sanâa, entre la place du Changement et le quartier d'Al-Hassaba, pour réclamer la suspension de la participation de leur pays à la Ligue arabe, à l'instar de la Syrie. «Pas de garanties pour l'assassin», répétaient encore les manifestants en référence au président contesté, au pouvoir depuis 33 ans. Les forces fidèles au chef de l'Etat ont tiré en l'air lorsque les manifestants se sont approchés d'une résidence de M. Saleh dans le quartier d'Al-Hassaba. La Ligue arabe a suspendu le 12 novembre la participation de la Syrie à ses réunions, pour protester contre la répression de la contestation depuis huit mois par le régime du président Bachar Al-Assad, qui a fait 3 500 morts, selon l'ONU. L'impasse politique est totale au Yémen, où les manifestants réclament depuis janvier la démission du président Saleh. Ce dernier multiplie les déclarations affirmant sa disposition à quitter le pouvoir, mais refuse de signer un plan de sortie de crise élaboré par les monarchies arabes du Golfe. Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté le 21 octobre le président à signer ce plan, qui prévoit notamment qu'il remette le pouvoir à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, en échange d'une immunité pour lui et sa famille. La répression des manifestants qui réclament la démission de Saleh et les affrontements entre forces rivales ont fait des centaines de morts depuis janvier.