Encore une fois, l'arbitrage casse tout sur son passage. Il ne se passe pas un jour où l'on ne crie pas au scandale de l'arbitrage. Souvent, le bon jeu est gâché par l'inobservation ou la non-maîtrise des règles élémentaires sur le terrain. Les répercutions sur le moral des joueurs, et par ricochet des supporters, ne se font pas attendre. Trop, c'est trop, tonnent les dirigeants et joueurs blessés. Achevée, souvent la belle partie laisse des traces qui ne font qu'éloigner la sportivité du champ de jeu. Certains sont incapables de contrôler et de juger les erreurs des uns et des autres. Un fait qui confirme le bas niveau de formation. La rencontre JS Kabylie –USM Alger, pour ne citer que celle-ci, aurait pu être meilleure, l'exemple même d'une sportivité des grands, si ce n'est la mauvaise gestion de la rencontre par l'arbitre qui manifestait des signes de dépassements, lui qui ne pouvait pas aller au delà d'une limite qu'impose le jeu franc. Penalty, coup franc, hors jeu, tout ce lot d'erreurs n'a fait que replonger le football dans une situation dont nombreux sont ceux qui militent pour la faire basculer d'un niveau bas à un niveau haut. L'arbitrage algérien ferait-il partie du niveau des arbitres africains qui continuent de faire souffrir ce sport ? «C'est le drame du football, ça ! Ces gens ont un pouvoir énorme, ils peuvent faire la différence. Les entraîneurs ont des comptes à rendre aux actionnaires, au conseil d'administration. Les arbitres, eux, n'ont pas de compte à rendre. Prenez un des deux arbitres assistants : si moi, je ne peux plus jouer au football, lui ne peut plus arbitrer… Il était tout le temps en retard. Si les hommes ne suivent plus, il faut utiliser les machines !». Une déclaration à chaud d'un joueur à la sortie du stade, dégoûté, il a envie de tout balancer, «où avez-vous vu un gardien capter la balle en dehors de la surface de réparation sans que l'arbitre ne branche alors que le carton rouge s'imposait… Et vous voulez que l'on parle football, sportivité, c'est eux qui soulèvent la poussière, c'est eux qui allument la mèche, ce n'est pas nous les joueurs…». Une autre affiche plus triste, le frère d'un arbitre jouait ce qui faisait dérouter la rencontre, «l'arnaque philosophique du Board consiste à affirmer que le joueur et l'arbitre sont des hommes égaux faisant tous deux partie du jeu. Etant donné que le joueur ne bénéficie pas d'aide technologique, il doit en être de même pour l'arbitre. Cette idée est complètement fausse et trompeuse, l'arbitre ne fait en aucun cas partie du jeu. Il se situe au dessus du jeu, au dessus des footballeurs qu'il sanctionne si besoin est. Il ne participe pas au jeu, il le juge et l'arrête si besoin est», souligne un journaliste européen dans une large analyse sur le rôle de l'arbitre. «Cette injustice arbitrale est une source de frustration énorme pour les acteurs et téléspectateurs, alors que ce sport devrait au contraire être un exutoire. La FIFA ne fait que se ridiculiser quand elle nous parle d'introduire la notion de fair-play face à de tels enjeux. Faisons ici une minute de silence pour les Irlandais qui se sont faits roulés dans la farine au stade de France, non pas par Thierry Henry, mais par les limites d'un règlement caduc. Bizarrement, il n'y a point d'Irlandais à l'IFAB ! Certainement le triste fruit du hasard… des faits qui froissent, qui froissent le résultat et surtout qui font dresser des murs entre joueurs, arbitres et supporters. C'est clair comme de l'eau de roche», disait un supporter à la fin de la rencontre. Tout est dit rien ne peut renverser la vapeur «on cherche à casser l'équipe ?», très dure et méchante réaction de ce supporter qui n'arrive pas à croire qu'un penalty ou un hors jeu franc ne soit pas sifflé. Que veut-on encore, que cherche t-on ? A entendre les commentaires, les critiques et les doutes qui gonflent la violence, on est presque en droit de s'interroger sur les raisons de la violence. Alors qui doit sévir ? Qui doit-on renvoyer à l'école ? Nos arbitres ? Qui doit éviter l'explosion des supporters lorsque ces derniers assistent à des erreurs souvent prises pour compte. Les supporters sont tous par la force des choses des experts, presque des arbitres professionnels. Ils savent analyser une action et savent aussi faire la distinction entre une faute volontaire et involontaire, entre un hors-jeu net et un coup franc. Ils sont tous, grâce aux rencontres de football quotidiennes, capables de situer le niveau de la faute. Alors, nos arbitres doivent être des arbitres au sens légal du terme. La sanction fait aussi partie de la formation du joueur et du supporter. La violence puise sa force aussi à partir des graves erreurs que commettent quelques arbitres, non seulement algériens, mais aussi ceux de cette planète innocente. Il ne faut donc pas confondre hasard et chance avec l'erreur arbitrale qui, elle, fausse la réalité du jeu. Fort heureusement, il existe des hommes en noir qui font preuve d'un professionnalisme inégalable à l'échelle internationale et c'est tant mieux pour notre football qui se bat pour faire une peau neuve.