Les Algériens sont-ils devenus prévoyants ? Pas si sûr ! Mais en analysant les derniers chiffres avancés et publiés dans un rapport du Conseil national des assurances (CNA), le chiffre d'affaires des compagnies d'assurance exerçant en Algérie est en «modeste progression» en 2011. Le secteur des assurances a réalisé durant le premier semestre de 2011 un chiffre d'affaires de 46,4 milliards de DA, en hausse de 2,6% par rapport à la même période de 2010, selon les chiffres consolidés du Conseil national des assurances (CNA). Cette modeste progression résulte des «évolutions contrastées» marquées au premier trimestre 2011, où le chiffre d'affaires (CA) du secteur avait baissé de 2% et au 2e trimestre qui a, par contre, a enregistré une hausse de 11,3% sur le bilan des assureurs, soit 22,6 milliards de DA, selon une note de conjoncture du CNA transmise mardi à l'APS. La branche automobile, qui génère plus de la moitié des rendements du secteur, a progressé de 8% par rapport au 1er semestre 2010 avec un CA de 23,7 milliards de DA. Les garanties facultatives, représentant 82% du portefeuille de la branche, ont crû de 9,3% contre une croissance de 2% seulement de la garantie de responsabilité civile. Les recettes de l'IARD (Incendie, accidents et risques divers), qui représente 33,8% du rendement global du secteur, ont reculé de 2,4% à 15,7 milliards de DA durant les six premiers mois de l'année. La sous-branche «engineering», qui représente un quart de l'IARD, a régressé de 22,3% en raison de l'arrivée à échéance de plusieurs contrats en assurance construction, selon le document du CNA. L'assurance «incendie» a par ailleurs progressé de 6,8%, celle de «responsabilité civile» de 3% tandis que les assurances CAT-NAT (contre les effets des catastrophes naturelles), qui totalisent 5,8% des primes de l'IARD, ont reculé de 2,4%. Les assurances de personnes se sont accrues de 3,9% avec un chiffre d'affaires de près de 4 milliards de DA entre début janvier et fin juin 2011. Quant à l'assurance «groupe», qui occupe 43% des primes de la branche, elle a évolué de 15,6%, alors que les garanties «accidents» et «assistance en cours de déplacement» ont respectivement progressé de 19,3% et de 4% pendant que la catégorie «vie-décès» a, par ailleurs, enregistré une forte baisse de 30,5%. La branche «crédit-caution» a également marqué une évolution de 15,9% en dépit de la poursuite de la baisse du crédit à la consommation. S'agissant de la garantie du crédit immobilier, avec 36% des primes de la branche, celle-ci a grimpé de 78,5% par rapport au 1er semestre 2010. L'assurance «crédits inter-entreprises», qui génère presque la moitié des recettes de la branche, a progressé de 20,8% de même que l'assurance «crédit à l'exportation» qui a évolué de 15%. Concernant la branche des «assurances transport», avec 4,6% du chiffre d'affaires du secteur au cours du 1er semestre 2011, elle a enregistré une baisse conséquente de 17,8% de ses rendements à 2,14 milliards de DA. Cette régression, précise le communiqué du CNA, provient essentiellement de la baisse de 3,5% des revenus de l'assurance du transport maritime qui a produit 77% des primes de la branche. L'assurance «transport aérien», quant à elle, qui ne détient que 3% du portefeuille de la branche, a aussi régressé de 90%. Les assurances «transports terrestres» ont, par contre, progressé de 20% durant le 1er semestre écoulé. Entre début janvier et fin juin, la part de marché des sociétés à capitaux privés a atteint 28%, avec des recettes de 12,8 milliards de DA, en hausse de 9,5% par rapport au 1er semestre de 2010. Les mutuelles représentent 7,7% du CA du secteur, les entreprises spécialisées 1,4%, les restes du marché, soit plus de 60%, étant couvert par les autres assureurs publics. En 2010, rappelons-le, le secteur avait réalisé un chiffre d'affaire de 79 milliards de DA, en hausse de 6% par rapport à 2009, alors que les assureurs tablent sur un bilan autour de 100 milliards de DA en 2011. En comparant ces chiffres avec ceux des pays développés, on constate une très grande différence due principalement à l'absence de la culture de la prévoyance chez nos concitoyens.