La ruée des chômeurs, qu'ils soient jeunes ou pas, vers les sièges des organismes chargés de gérer les différents dispositifs de création de micro-entreprises, se voit chaque jour à Batna. Si les postulants de l'Ansej et de la Cnac espèrent toujours une diminution des délais bureaucratiques et un allégement des contraintes, voire une vraie communication et de la transparence, ceux frappant aux portes de l'Angem semblent les moins stressés. Cet organisme étant massivement sollicité en vue de lancer de petites «affaires», le plus rapidement possible, grâce au montant alloué de 100 millions de centimes. Globalement, le système de management du dispositif de l'Angem se situe actuellement en phase d'amélioration positive. Désormais, la liste des créneaux d'activités ouvertes aux postulants des deux sexes vient d'être élargie et même renforcée par l'introduction de nouveaux créneaux tels l'agriculture, l'élevage et le transport de marchandises, particulièrement des ces secteurs. D'autre part, l'Angem de Batna s'attend, selon son directeur, Mabrouki El Farhi, à une imminente levée de l'imposition fiscale en TVA pour une franchise au même titre que l'Ansej et la Cnac qui pratiquent le système hors taxes. Les textes d'application sont donc vivement attendus aussi bien par l'Angem que par les bénéficiaires et les fournisseurs de matériels et d'outils de travail. Dans la wilaya de Batna, l'Angem a réussi à quadriller les localités de la wilaya en assurant structurellement la présence active de ses cellules dites d'accompagnement des postulants à travers pas moins de 21 chefs-lieux de daïra. A ce jour, l'Angem de Batna a pu traiter deux mille cinq cents dossiers de postulants à la formule leur permettant d'acquérir les matières premières. Ce bilan chiffré se répartit comme suit : 60 % de filles et 40 % de promoteurs de sexe masculin. En revanche, l'Angem aura réceptionné pour la deuxième formule dite triangulaire 1 000 dossiers et déjà attribué les attestations d'éligibilité. Reste une centaine de dossiers qui sont en cours d'étude. Batna se placerait ainsi comme wilaya-pilote dans le management avec célérité du système de micro-crédit. Le délai de traitement des dossiers des postulants par l'Angem ne dépasse pas un mois pour la formule «acquisition de matières premières» mais reste subordonné pour la formule «acquisition d'outils de travail» par le dépôt du complément du dossier initial lorsque celui-ci est en phase de passer à la banque domiciliaire. Grâce aux récentes directives du gouvernement, les banques deviennent moins réticentes et montrent des signes de normalisation en s'impliquant réellement dans la prise en charge financière du dispositif micro-crédit pour l'acquisition de matériels et outils de travail. Le directeur de l'Angem Mabrouki El Farhi déplore, cependant, l'absence dans certains chefs-lieux de daïra de représentations de certaines banques. En plus, deux banques font encore dans le négativisme et le blocage total : il s'agit de l'agence BNA/336 située à la cité des 742 logements à Batna et celle de la BEA/54 située au centre- ville, lesquelles refusent totalement d'être partie prenante dans la concrétisation d'un tel dispositif de micro-crédit destiné non seulement aux jeunes mais aussi aux chômeurs les plus âgés puisqu'à l'Angem il n'y a pas de limite d'âge. L'Angem de Batna prend également en charge une cinquantaine de dossiers d'ex-détenus, devenus éligibles pour la création de micro-entreprises au titre de leur réinsertion socio-économique. Cette opération de l'Angem étant réalisée avec l'étroite collaboration de l'Office régional de réinsertion des ex-détenus, office ouvert par le ministère de la Justice, domicilié à la cité des 742 logements à Batna, par le biais de la cour et du parquet. Récemment, le ministre de la Justice avait annoncé la suppression de l'exigence du casier judiciaire pour les emplois et les recrutements, ce qui constitue un réel facteur de déblocage. Reste pour certains postulants au micro-crédit de l'Angem à lever le blocage constitué par l'exigence de justificatifs fiscaux et celui de la non-affiliation à la Casnos puisque s'agissant de cas à dépasser par la compréhension et le bon sens.