L'ONU appelle à nouveau l'Erythrée à cesser tout soutien aux activités terroristes, à l'origine de la déstabilisation dans la région de la Corne de l'Afrique. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi dernier une résolution renforçant les sanctions déjà prises contre l'Erythrée, accusée par ses voisins de soutenir des activités terroristes dans la Corne de l'Afrique. Cette résolution permet au Conseil d'augmenter le nombre d'individus et d'entités pouvant être concernés par une interdiction de voyager dans le monde et soumis à un gel des avoirs. La résolution «condamne» un complot présumé mené par l'Erythrée en vue de commettre, un attentat à la bombe lors du sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, en janvier dernier. Le texte adopté «exige de l'Erythrée qu'elle cesse de chercher, directement ou indirectement, à déstabiliser des Etats». Concrètement, elle doit arrêter de fournir «à des groupes armés un soutien financier, militaire ou en matière de renseignement, ou une assistance autre que militaire». Pour justifier ces sanctions, le président somalien, Sharif Sheikh Ahmed, a accusé l'Erythrée d'apporter «un soutien logistique et financier» aux insurgés islamistes shebab et au réseau Al-Qaïda. «Ce soutien leur vient par la mer, la terre et l'air», a-t-il précisé. Meles Zenawi, Premier ministre d'Ethiopie, a estimé que l'Erythrée «est la source première de l'instabilité dans la région». «Nous demandons au Conseil de sécurité de nous aider à mettre fin à cette situation de non-droit. La Corne de l'Afrique est une région très fragile», a-t-il fait valoir. Par ailleurs, des demandes du Gabon et du Nigeria, auteurs de la résolution, ont été abandonnées. Les deux pays voulaient y inclure une interdiction des investissements dans les industries minières de l'Erythrée et des taxes gouvernementales sur les virements effectués par les travailleurs érythréens à l'étranger. De son côté, l'Erythrée a vivement nié toute implication dans le complot visant le sommet de l'Union africaine et dénoncé également le projet de résolution. Le président érythréen Issaias Afeworki, qui souhaitait se rendre à la réunion du Conseil lundi dernier, n'a pas reçu un visa américain à temps pour pouvoir s'y rendre, a affirmé l'ambassadeur érythréen à l'ONU.