Asmara accuse l'Union africaine et l'Afrique de l'Est d' «irresponsabilité». Le gouvernement érythréen a dénoncé hier «l'irresponsabilité» des pays d'Afrique de l'Est et de l'Union africaine (UA) qui ont appelé l'ONU à prendre des sanctions contre le régime d'Asmara pour son soutien aux insurgés islamistes somaliens. «C'est une résolution irresponsable d'une organisation inepte (l'Igad qui regroupe sept pays d'Afrique de l'Est, dont l'Erythrée est actuellement suspendue de l'organisation) et porte la responsabilité première de la crise actuelle» en Somalie, affirme le ministère érythréen des Affaires étrangères dans un communiqué. L'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) a réclamé mercredi des sanctions contre l'Erythrée, accusée de soutenir directement les islamistes opposés au gouvernement de transition somalien. L'Igad a également réclamé une zone d'exclusion aérienne, un blocus des ports et des aéroports somaliens, pour éviter que les insurgés islamistes puissent s'approvisionner en armes. Pour l'Erythrée, l'Igad est devenue «un instrument des stratégies, périlleuses pour la région, de l'Ethiopie». Vendredi soir, l'UA a repris à son compte la position de l'Igad et demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre des sanctions contre Asmara. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine (UA) a demandé vendredi soir au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre des «mesures immédiates» pour sanctionner l'Erythrée à cause de son soutien aux insurgés islamistes somaliens. «Le Conseil (de l'UA) a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre des mesures immédiates y compris l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne en Somalie et le blocus des ports et aéroports et de prendre des sanctions contre l'Erythrée», a déclaré devant des journalistes la présidente du Conseil de paix et de sécurité de l'UA (CPS), ambassadrice du Burundi, Epiphanie Kabushemeye. Le CPS a également «exprimé sa grave préoccupation» face aux informations faisant étant de la présence de combattants étrangers en Somalie aux côtés des islamistes et décidé de «condamner tous ceux, Etats ou individus, qui constituent des obstacles à la paix», a précisé Mme Kabushemeye. L'UA souhaite que soient condamnés tous ceux qui apportent «un soutien aux groupes armés engagés dans des activités de déstabilisation en Somalie, des attaques contre le TFG (le Gouvernement fédéral transitoire), la population civile et l'Amisom (Mission de paix de l'UA en Somalie)» L'Amisom déployée en Somalie depuis mars 2007, compte plus de 4300 soldats ougandais et burundais chargés de protéger des sites stratégiques comme le siège de la présidence, Villa Somalia, le port et l'aéroport de Mogadiscio. Mais leur mandat ne leur permet pas de s'engager dans les combats aux côtés des forces du TFG, mais seulement de se défendre en cas d'attaque directe. La diplomate burundaise a ajouté que «le CPS a décidé d'appuyer l'Igad dans ses décisions prises lors du dernier sommet d'Addis Abeba et d'apporter un appui ferme à ses demandes au Conseil de sécurité de l'ONU». L'Ethiopie et l'Erythrée, rappelle-t-on, entretiennent des relations détestables depuis qu'une guerre frontalière a opposé les deux pays de 1998 à 2000 et leurs gouvernements s'accusent mutuellement de déstabiliser la Somalie, en guerre civile depuis 1991.