Le mouvement des Frères musulmans, largement en tête lors du premier tour des élections législatives en Egypte, a menacé de manifester au cas où il y aurait fraude dans les résultats du scrutin, ont rapporté hier des médias. Dans une interview accordée lundi à la chaîne égyptienne Al Mehwar, le leader des Frères musulmans, Mohamed el Baradei, a affirmé que les partisans de son mouvement descendront dans la rue «s'il y a trucage (dans les résultats) des élections ou manipulation de la Constitution». Les résultats officiels du premier tour diffusés dimanche donnent une forte avance aux islamistes, avec 65% des voix toutes tendances confondues, des Frères musulmans aux salafistes. Ainsi le mouvement des Frères musulmans -- le Parti de la liberté et de la justice(PLJ) -- a remporté 36,62% (3,5 millions de voix), suivi d'Al-Nour (salafiste) avec 24,36% (2,3 millions), et du mouvement Wassat 4,27%, (environ 416 000 voix). Le second tour a débuté lundi et devait se poursuivre hier mardi. Cette première phase des législatives, qui se tiennent sur trois régions du pays successivement, concerne notamment les deux principales villes, Le Caire et Alexandrie. Par ailleurs, la composition du gouvernement du salut national, dont les membres ont été déjà choisis, sera annoncée aujourd'hui, a indiqué le nouveau Premier ministre égyptien, Kamal Ganzouri, cité par l'agence de presse égyptienne MENA. Concernant le choix du ministre de l'Intérieur, Ganzouri a indiqué qu'il sera annoncé après la prestation de serment par le nouveau gouvernement devant le chef du Conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hossein Tantaoui. Les Egyptiens qui ont massivement voté pour les islamistes aux législatives seront obligés de constater, si ces derniers dirigent le pays, qu'on ne peut gouverner avec de simples slogans, a affirmé Mohamed El Baradei, candidat déclaré à la présidentielle. «Laissez-les (les islamistes) gouverner et qu'ils aient leur chance, les gens découvriront que les slogans ne suffisent pas», a affirmé M. El Baradei, l'une des figures politiques du camp libéral en Egypte, dans une interview au quotidien indépendant Al Chourouq. L'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la Paix à ce titre commentait la victoire dès le premier tour des mouvements islamistes, notamment celle des Frères musulmans, augurant leur domination sur le futur Parlement.